SOCIETEL'Indonésie exécute quatre condamnés dans un «chaos total»

Indonésie: Quatre condamnés à mort fusillés pour trafic de drogue

SOCIETEDix autres devaient être fusillés mais ont obtenu un sursis lors d’un processus confus et qualifié par un avocat de « chaos total »…
20 Minutes avec agences

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Ligotés à un poteau et abattus par arme à feu peu après minuit. Les exécutions de quatre condamnés à mort pour trafic de drogue (trois Nigérians et un Indonésien) ont eu lieu, ce vendredi en Indonésie, au complexe pénitentiaire de Nusakambangan (sud), « l’Alcatraz indonésien », en dépit des vives protestations d’ONG de défense des droits de l’Homme, du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, et de l’Union européenne qui avaient appelé Jakarta à y renoncer. L’un des prisonniers nigérians a été incinéré quelques heures plus tard, tandis que les corps des trois autres étaient préparés pour l’inhumation.

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Epargnés à la dernière minute sans explication

Dix autres condamnés, incluant des ressortissants d’Inde, du Pakistan et du Zimbabwe, devaient passer devant le peloton d’exécution dans une clairière dans la jungle, avant d’être finalement épargnés à la dernière minute sans explication. Le procureur général d’Indonésie, Muhammad Prasetyo, chargé des exécutions, a indiqué vendredi que ces condamnés avaient regagné leur cellule, suggérant que leur exécution n’était pas imminente.

« Nous allons décider plus tard du sort des 10 condamnés (non exécutés). Nous verrons quand ce sera le bon moment. Mais une chose est sûre : nous n’allons jamais cesser les exécutions de détenus dans le couloir de la mort », a-t-il martelé.

Les avocats des condamnés maintenus dans le flou complet

Des questions ont fusé quant au déroulement des opérations sous une pluie battante. Ceci alors que les avocats des condamnés ont, eux, été maintenus dans le flou complet. Aucun d’entre eux n’a su pourquoi les exécutions prévues n’avaient pas eu lieu, a expliqué à l’AFP l’avocat Ricky Gunawan, qui défendait le Nigérian Humphrey Jefferson Ejike Eleweke et avait pourtant déposé un recours en justice plus tôt dans la semaine.

« Les exécutions ce matin étaient un chaos total. Aucune information claire ne nous a été donnée sur le déroulement des exécutions, sur la raison pour laquelle seulement quatre ont été exécutés et sur ce qui se passe pour les 10 autres », a ajouté Me Ricky Gunawan.

Les familles s’étaient précipitées pour faire leurs adieux aux condamnés

Des membres de familles de condamnés étaient déjà sous le choc jeudi matin quand ils ont appris que l’exécution de leurs proches avait été avancée d’une journée par rapport à ce qui était prévu initialement. Ils se sont précipités à Nusakambangan pour faire leurs adieux aux condamnés, dont certains ont finalement regagné leur cellule. Les exécutions de vendredi sont la troisième série depuis l’arrivée au pouvoir en octobre 2014 de Joko Widodo, qui défend le recours à la peine de mort pour combattre le trafic de drogue. Les précédentes remontent à avril 2015. Huit hommes condamnés pour trafic de drogue dans des affaires distinctes avaient été exécutés, malgré les vives critiques internationales.

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A noter que parmi les autres étrangers détenus dans le couloir de la mort figurent le Français Serge Atlaoui et la Philippine Mary Jane Veloso, condamnés pour trafic de drogue et tous deux retirés de la liste d’exécutions l’an passé.