Mort de Freddy Gray: Tous les policiers dédouanés
ETATS-UNIS•Après trois revers, la procureure a décidé d'abandonner les poursuites contre les policiers restants...P.B. avec AFP
No justice, no peace. Le cri des manifestants afro-américains face à la violence policière va sans doute à nouveau résonner à Baltimore, avec l’abandon des poursuites, mercredi, contre tous les policiers impliqués dans l’homicide de Freddie Gray, un Noir mortellement blessé l’an dernier dans un fourgon de police.
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"Les services du procureur de la ville de Baltimore ont décidé d’abandonner les poursuites dans les dossiers restants liés à l’arrestation et à la mort de Freddie Gray", a indiqué une cour du Maryland, dont dépend Baltimore, dans un bref communiqué. Pour la procureure Marilyn Mosby, il s’agit d’un revers cinglant.
Des procès précipités
Le premier procès dans cette affaire avait débouché sur un non-lieu surprise, les jurés n’étant pas parvenus à se mettre d’accord sur un verdict. Les deux procès suivants, y compris celui de Caesar Goodson, le chauffeur de la fourgonnette qui faisait face aux chefs d’inculpation les plus graves (« meurtre par indifférence », passible de 30 ans de prison), avaient débouché sur des acquittements.
Marilyn Mosby, une jeune procureure de 36 ans, en poste depuis seulement quatre mois, a expédié la procédure. Les six policiers ont été inculpés moins de deux semaines plus tard, le 1er mai. Le premier procès a suivi huit mois plus tard. Il a révélé qu’il y avait peu de preuves matérielles sur ce qu’il s’est passé dans le fourgon. Le chauffeur, acquitté en juin, a-t-il volontairement conduit le véhicule brutalement pour secouer Freddie Gray, menotté mais pas attaché avec une ceinture de sécurité ? « Je ne peux pas me prononcer », a conclu un expert médical pourtant mandaté par le bureau du procureur.
Enquête des affaires internes
Après un premier procès devant un jury populaire, les deux autres policiers avaient choisi de comparaître devant un juge, qui se concentre davantage sur les preuves matérielles que sur l’émotion autour d’un tel procès médiatique.
Les officiers ne sont cependant pas complètement sortis d’affaire. Une enquête des affaires internes de la police est en cours et pourrait déboucher sur des sanctions. Mais celles-ci sont extrêmement rares : les policiers sont dédouanés dans neuf cas sur dix en moyenne.