MONDELe norvégien Breivik a-t-il servi de modèle au tireur de Munich?

Fusillade à Munich: Le norvégien Breivik a-t-il servi de modèle au tireur?

MONDELe jeune forcené qui a ouvert le feu vendredi sur les clients d’un restaurant McDonald’s de Munich était fasciné par le massacre commis par Anders Behring Breivik en Norvège en 2011…
Claire Planchard

Claire Planchard

Aucun lien avec Daesh mais « un lien évident » avec Anders Behring Breivik ? Selon les policiers allemands qui mènent l’enquête sur la fusillade qui a tué au moins 9 personnes vendredi à Munich, le jeune tireur était fasciné par le massacre commis par Breivik à d'Utoya cinq ans plus tôt. Le chef de la police locale a notamment souligné que la fusillade était intervenue 5 ans jour pour jour après le massacre de 77 personnes.

Fascination pour les tueries de masse

Rappel des faits: Breivik, 32 ans, a tué huit personnes en faisant exploser une bombe de 950 kilos le 22 juillet 2011 à Oslo, près du siège du gouvernement, puis 69 autres, sur la petite île d'Utoya, en forme de cœur au milieu d'un lac, à une quarantaine de kilomètres de la capitale.

Là, se tenait un camp de la jeunesse travailliste. Breivik y a assassiné des adolescents pour la plupart, en ouvrant le feu pendant plus d'une heure sur les 600 participants à un camp d'été de la Jeunesse travailliste.

A ce stade, la police allemande fait état d'une admiration de l'auteur de la fusillade de Munich pour les tueries de masse. Rien n'indique que le jeune homme, issu d'une famille iranienne chiite mais converti au christianisme, partageait l'idéologie du Norvégien. Nazi revendiqué, ce dernier souhaitait sauver son pays de «l'invasion musulmane».

Nazisme et suicide

Arrêté le jour-même, Breivik, loin de se donner la mort comme le tueur de Munich, David Ali Sonboly, ne cesse depuis lors de revendiquer ses opinions extrémistes au point de faire le salut nazi devant ses juges, de jurer de «combattre» pour le nazisme «jusqu'à (sa) mort», et d'attaquer son pays devant la Cour européenne des droits de l'homme.

Ce grand blond, «Norvégien de souche», islamophobe et antimarxiste, racontait dans un manifeste publié sur internet le jour des faits, avoir passé plusieurs années à mûrir son projet. Il se présentait comme chrétien conservateur, ayant été «exposé à des décennies d'endoctrinement multiculturel».

Ali Sonboly aurait procédé comme son modèle en attirant ses victimes vers lui : il aurait pour cela pirater un compte Facebook pour promettre des réductions aux clients du McDonald’s du centre commercial Olympia de Munich peut avant d’y ouvrir le feu. Breivik, vêtu d'un pull portant le signe «Police», avait quant à lui rassemblé les jeunes campeurs autour de lui avant de tirer.

Troubles psychiatriques

Tous deux souffraient de problèmes psychiatriques : le parquet d'Oslo, au procès d'août 2012, avait estimé queBreivik devait être interné plutôt que condamné aux 21 ans de prison qui lui ont finalement été infligés.

Le procureur de Munich, Thomas Steinkraus-Koch, a précisé que le jeune homme souffrait « d’une forme de dépression » mais n’a pas pu confirmer l’information faisant état d’un traitement psychiatrique. Selon une source policière citée par l'agence DPA, David Ali Sonboly était aussi un fan de jeux vidéos de guerre et, plus symptômatique, un admirateur d'un jeune Allemand de 17 ans qui avait perpétré un massacre dans son école près de Stuttgart en 2009.