Trois américains visés par une fusillade en direct sur Facebook live
ETATS-UNIS•La police de Norfolk en Virginie a authentifié la vidéo diffusée sur le compte Facebook d’une des victimes de la fusillade…Hélène Sergent
La scène est d’une banalité déconcertante. Trois jeunes américains, installés dans leur voiture, discutent, écoutent de la musique, fument. Puis il y a les bruits saccadés de coups de feu répétés, l’image vacille. Comme des milliers d’internautes inscrits sur le réseau social Facebook, l’un des jeunes hommes visés par cette fusillade avait lancé un « Facebook live », qui permet de diffuser une vidéo, en direct, à l’ensemble de ses contacts. Disponible depuis le mois d’avril, l’application a pour vocation de rivaliser avec Periscope, l’autre outil phare de diffusion de contenu vidéo en live.
Diffusées par la chaîne américaine ABC, les images de la fusillade ont été authentifiées par les inspecteurs de police de Norfolk dans l’État de Virginie aux Etats-Unis. Dans un communiqué publié le 12 juillet dernier sur son site, la police précise : « Les investigations se poursuivent suite à la fusillade qui a gravement blessé trois hommes, mardi après-midi, diffusée en live sur Facebook. Les trois victimes, âgées de 27 et 29 ans, sont toujours hospitalisées. Deux d’entre eux sont dans un état stable, le dernier est toujours dans une situation critique ».
La séquence, qui dure plus d’une heure dix, a été vue plus de 795.000 fois et partagée par plus de 7.000 personnes sur Facebook. Ce n’est pas la première fois que ces outils de diffusion en direct sont associés à des événements dramatiques. En mai dernier, une adolescente s’est jetée sous un RER dans l’Essonne et a mis en scène son suicide dans des vidéos diffusées sur Periscope. Plus récemment encore, le djihadiste Larossi Abballa, auteur du double meurtre des policiers de Magnanville, a revendiqué son acte via Facebook live, en direct.
Qu’il s’agisse de cette application ou de Periscope, seuls les utilisateurs peuvent signaler les contenus inappropriés ou dangereux qui ne respectent pas les conditions d’utilisation énoncées par le réseau. Partagées entre le respect du droit à la vie privée et un devoir de prévention et de modération, les entreprises comme Facebook ou Twitter (qui détient Periscope) vont probablement être amenées à se pencher sérieusement sur cette nouvelle problématique.