ROYAUME-UNILa sortie du Royaume-Uni de l'UE n'est pas pour demain

Brexit: Pourquoi la procédure de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne risque de traîner

ROYAUME-UNIMalgré la victoire du camp du Brexit au référendum sur l'UE, la sortie du Royaume-Uni de l'Europe n'est pas prévue pour tout de suite...
William Pereira

William Pereira

Après le temps de l’émotion vient celui de la réflexion... et de l’attente. Alors que le peuple britannique a donné jeudi dernier son feu vert au leave, le monde semble pendu, trois jours après le verdict des urnes, aux lèvres de David Cameron et des responsables européens. Et pourtant, le Brexit, s'il devait se concrétiser, n'est pas pour tout de suite. 20 Minutes vous explique pourquoi le véritable Brexit devrait traîner.

  • Parce que David Cameron ne veut pas lancer la demande de Brexit...

Si la nomination de son successeur n'aura lieu le que 2 septembre prochain, David Cameron ne devrait pas profiter de ses derniers mois au 10 Downing Street pour activer l’article 50, clause instaurée par le traité de Lisbonne et permettant d’enclencher la procédure de sortie de l’Union européenne d’un Etat membre. Le Premier ministre souhaite en effet que cela soit la tâche de son successeur, qui sera, selon toute vraisemblance, un pro-leave.

  • …et que les partisans du leave ne sont guère plus pressés

Plus surprenant, le camp vainqueur du référendum sur l'appartenance à l’Union européenne ne semble pas plus pressé de se défaire de la tutelle de Bruxelles. « J’ai l’impression que les partisans du leave ont été surpris par leur victoire. Du coup, les vainqueurs, dont fait par exemple partie Boris Johnson, n’ont pas arrêté de rappeler qu’il était urgent d’attendre, allant ainsi dans le sens de David Cameron », analyse Gilles Leydier, spécialiste des questions britanniques. Ce dernier avoue, en outre, qu’il ne serait pas étonné de voir le successeur de David Cameron « jouer la montre sur la question de la sortie de l’UE » au moment de sa prise de fonctions au 10 Downing Street, et donc repousser l’activation de l’article 50.

  • Parce que François Hollande et Angela Merkel ne sont a priori pas sur la même longueur d’onde sur le temps que doit prendre la procédure

François Hollande compare la situation du Royaume-Uni à un divorce. « Quand on choisit de divorcer », dit-il, « on se dépêche de quitter le domicile conjugal ». Une position ferme que ne partage pas forcément Angela Merkel. Car si les dernières nouvelles font état d’un « accord complet » entre les deux chefs d’Etat à l’issue d’une conversation téléphonique sur la question britannique, dimanche soir, les récentes déclarations de la Chancelière et de son entourage laissaient entendre que l’Allemagne était plus favorable à une transition douce. « La classe politique londonienne devrait avoir la possibilité de réfléchir une nouvelle fois aux conséquences d’un retrait », déclarait ainsi Peter Altmaier, ministre et bras droit d’Angela Merkel. Samedi, cette dernière s’était avancée en expliquant qu’elle « ne militerait pas pour un calendrier serré » à propos de la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Or, sans pression uniforme de l’Europe, les politiques d’outre-Manche auront le temps de voir venir.

  • Parce que la situation est inédite

Florence Chaltiel, professeure de droit public à l’IEP de Grenoble et auteure du Processus de décision dans l’UE (2011), souligne le caractère nouveau que représente le retrait du Royaume-Uni de l’UE. « On est dans l’inconnu donc il va falloir que les juristes inventent et comblent les cases laissées vides par le traité », déclare la spécialiste, précisant que « l’article 50 est extrêmement court, l’affaire de quelques paragraphes », et est, a fortiori, incomplet. De fait, l’Union européenne aura besoin de temps pour fixer les termes pour le moment inexistants des futures négociations, qui poseront les conditions du départ des Britanniques de l’Europe mais aussi les futures relations entre les deux camps.

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