M.C. avec AFP
L'Ecosse est de moins en moins en phase avec Londres. Selon un sondage publié dimanche, quelques heures après le Brexit, plus de la moitié des Ecossais sont à présent favorables à leur indépendance. De manière ironique, la proportion d'Ecossais qui veulent désormais se séparer du reste du Royaume-Uni (52%) est pratiquement la même que celle des électeurs britanniques qui ont décidé de quitter l’Union européenne (51,9%).
Les Ecossais ont rejeté l’indépendance lors d’un référendum en 2014. Mais à la suite du Brexit, la Première ministre, Nicola Sturgeon, a déclaré que l’organisation d’un nouveau référendum était désormais « hautement probable » afin d’éviter que les Ecossais ne se voient exclus de l’UE contre leur souhait majoritaire. Lors du référendum historique de jeudi, le vote pour sortir de l’UE a atteint 51,9 % sur l’ensemble des électeurs britanniques. Mais les Ecossais, eux, ont voté à 62 % pour rester dans l’UE.
En 2014, l’Ecosse avait voté à 55 % contre l'indépendance
Après une réunion d’urgence de son cabinet samedi, Nicola Sturgeon a déclaré à la presse qu'« un second référendum sur l’indépendance est clairement une option qui doit être sur la table, et qui est absolument sur la table ». « Des mesures vont à présent être prises pour faire en sorte que les dispositions législatives nécessaires soient en place », a-t-elle annoncé. Lors du premier référendum sur l’indépendance en 2014, l’Ecosse avait voté à 55 % contre 45 % pour rester au sein du Royaume-Uni.
Elle en a remis une couche dimanche en déclarant que « le Royaume-Uni pour lequel l'Ecosse a voté pour rester en 2014 n'existe plus ». « Je ferai tout pour protéger les intérêts des Ecossais », a ajouté Nicola Sturgeon sur la BBC.
Ruth Davidson, qui dirige le Parti conservateur en Ecosse, hostile à l’indépendance, a, lui, déclaré vendredi après la victoire du Brexit que ce n’était pas le moment de convoquer un nouveau référendum en Ecosse. « Je ne pense pas qu’un second référendum sur l’indépendance contribuerait à nous assurer la stabilité ni qu’il répondrait aux meilleurs intérêts du peuple écossais », a-t-elle dit.
Les 1,6 million de voix écossaises qui se sont prononcées jeudi pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE « n’effacent pas les deux millions de voix que nous avons émises il y a moins de deux ans » contre l’indépendance de l’Ecosse, a déclaré la responsable conservatrice.