ETATS-UNISDonald Trump se sépare de son directeur de campagne pour se relancer

Donald Trump se sépare de son directeur de campagne pour se relancer

ETATS-UNISLe candidat républicain prend du retard sur Hillary Clinton...
Philippe Berry

P.B.

Donald Trump n’arrive pas à passer la seconde. Couronné candidat présumé du parti républicain début mai, le milliardaire va de polémique en controverse. Pour tenter d’inverser la tendance, il s’est séparé de son directeur de campagne Corey Lewandowski, lundi. Mais la route reste semée d’embûches alors qu’Hillary Clinton a pris de l’avance politiquement et financièrement sur son adversaire.

"L’équipe de campagne de Donald Trump pour la présidence, qui a atteint un record historique aux primaires républicaines en recevant près de 14 millions de voix, a annoncé aujourd’hui que Corey Lewandowski ne travaillerait désormais plus pour la campagne", a indiqué Hope Hicks, porte-parole du milliardaire. "L’équipe remercie Corey pour son travail et son dévouement, et nous lui souhaitons une bonne continuation".

Objectif : se réconcilier avec le parti

Trump avait vigoureusement défendu Lewandowski, qui avait agrippé une journaliste en mars dernier. Un juge a classé l’affaire, mais le directeur de campagne est devenu un handicap après les nombreux clashes avec le parti républicain.

Outre le mouvement « Never Trump », qui espère encore renverser le champion lors de la convention de Cleveland, fin juillet, le candidat fait face à un cruel manque de soutiens dans son propre camp. Après ses déclarations sur le manque d’impartialité d’un juge latino, il a enchaîné par une sortie critiquée sur le profilage des musulmans, suite à la tuerie d’Orlando. Recruté récemment, c’est l’expérimenté Paul Manafort qui sera chargé de rabibocher Trump avec les barons républicains comme Paul Ryan.

L’argent, le nerf de la guerre

Alors qu’Hillary Clinton devrait lever plus d’un milliard de dollars – comme Barack Obama et Mitt Romney – Donald Trump pourrait peiner à atteindre 300 millions, selon plusieurs experts interrogés par Politico. Apple et HP ont déjà annoncé qu’ils ne participeraient pas au financement de la convention républicaine pour marquer leur opposition aux propositions de Donald Trump. Cette semaine, Clinton a lâché plus de 20 millions de dollars pour acheter des spots publicitaires dans des Etats-clés, sans réaction de son adversaire.

Pour ne rien arranger, Trump, qui talonnait Clinton dans les sondages il y a un mois, a largement chuté depuis, avec un retard de 6 %. Selon la dernière étude de CNN, 70 % des Américains ont une opinion négative de lui. Avec de tels chiffres, renverser des Etats comme la Floride, l’Ohio, la Pennsylvanie, le Colorado ou le Michigan relève de la mission quasi-impossible. Il faudra plus qu’une réorganisation de son équipe de campagne pour changer cela.