Enterrement d'un Palestinien achevé par un soldat israélien
Des dizaines de Palestiniens ont enterré samedi en Cisjordanie ...© 2016 AFP
Des dizaines de Palestiniens ont enterré samedi en Cisjordanie occupée Abdel Fattah al-Chérif, sa famille plaidant pour «une sentence juste» contre le soldat accusé de lui avoir tiré une balle dans la tête fin mars alors qu'il ne posait apparemment plus de danger.
Après avoir gardé son corps pendant deux mois, les autorités israéliennes l'ont rendu vendredi soir à sa famille à Hébron, dans le sud du territoire palestinien, occupé depuis près d'un demi-siècle par Israël.
Des dizaines de personnes ont accompagné sa dépouille jusqu'au cimetière, tandis que son père Yousri al-Chérif disait espérer «une sentence juste» à l'encontre du soldat.
«De la même façon qu’ils jugent les Palestiniens, (les Israéliens) doivent juger les leurs. Imaginons que ce soit le contraire: qu'un Palestinien ait tué quelqu'un, ils le condamneraient à la perpétuité. Il faut que ce soit la même chose dans l'autre sens», a-t-il affirmé à l'AFP.
Le sergent Elor Azaria, Franco-Israélien de 19 ans, est accusé d'avoir achevé le 24 mars Abdel Fattah al-Chérif, 21 ans, alors qu'il gisait dans son sang atteint par des balles israéliennes, à quelques mètres du corps de son complice d'attaque présumée au couteau, apparemment déjà mort.
Depuis début mai, il comparaît devant un tribunal militaire israélien pour homicide, les charges plus graves d'assassinat n'ayant pas été retenues. Son cas, l'un des plus flagrants d'usage excessif de la force dont sont constamment accusées les forces israéliennes vis-à-vis des Palestiniens, divise profondément l'opinion israélienne.
Les appels à la plus grande fermeté se sont multipliés face à la récente vague d'attaques, majoritairement au couteau, menées par des Palestiniens isolés s'en prenant à des militaires ou des civils israéliens. L'une des mesures de rétorsion adoptée par les autorités israéliennes a été la confiscation des corps.
Celui d'Abdel Fattah al-Chérif est ainsi resté deux mois dans une morgue israélienne. «A chaque minute, je me disais qu'on pouvait m'appeler pour me le rendre», raconte sa mère Raja al-Chérif à l'AFP.
«Ils nous ont contacté en nous proposant de nous le rendre sous certaines conditions, nous avons refusé. Nous voulions le récupérer sans conditions et l'enterrer comme n'importe quel martyr», renchérit son mari.