Destitution de Dilma Rousseff: La reculade du président de l'Assemblée brésilienne
POLITIQUE•Dans un communiqué succinct publié ce mardi au petit matin, Waldir Maranhao, a expliqué être « revenu sur sa décision » d’annuler le vote des députés du 17 avril...20 Minutes avec AFP
Nouveau rebondissement dans le feuilleton de la destitution de Dilma Rousseff. Le président intérimaire de l’Assemblée brésilienne, Waldir Maranhao, qui avait annulé lundi le vote des députés en faveur de la procédure, a changé d’avis ce mardi.
Dans un communiqué succinct publié au petit matin, Waldir Maranhao, a expliqué être « revenu sur sa décision » d’annuler le vote du 17 avril. La veille, l’homme politique, propulsé jeudi à la présidence de la chambre en remplacement d’Eduardo Cunha suspendu pour entrave aux enquêtes qui le visent dans le scandale Petrobras, avait provoqué un retentissant coup de théâtre. Il avait déclaré que le vote de l’assemblée plénière des députés constituait un « pré-jugement » de la présidente de gauche et « portait atteinte à une pleine défense de la présidente ».
« Pour cette raison, j’ai annulé la session [plénière du Congrès des députés] des 15, 16, 17 avril pour que soit convoquée une nouvelle session pour délibérer sur la question », avait-il alors expliqué.
Le président du Sénat avait de toute façon décidé d'ignorer cette « décision intempestive »
La décision de ce député avait plongé la capitale Brasilia dans la plus totale confusion durant de longues heures et a même pris de court Dilma Rousseff. « Je ne sais pas quelles seront les conséquences. S’il vous plaît, il faut être prudent (…), il faut comprendre ce qui se passe », avait-elle prudemment réagi, demandant aux parlementaires de « gérer la situation avec sérénité ».
Le président du Sénat, Renan Calheiros, avait mis fin au suspense en décidant d’ignorer « la décision intempestive » du député Maranhao et en ordonnant la poursuite de la procédure. « Accepter une telle plaisanterie avec la démocratie me compromettrait personnellement dans le retard du processus. Il n’appartient pas au président du Sénat de dire s’il est juste ou injuste, mais à l’assemblée plénière du Sénat », avait-il souligné.
La procédure va donc suivre son cours mercredi au Sénat, sauf intervention du Tribunal suprême fédéral.