Une artiste japonaise condamnée pour avoir représenté son vagin
JUSTICE•Megumi Igarashi a été reconnu coupable d’obscénité…20 Minutes avec AFP
On savait que la société japonaise était très prude. Megumi Igarashi, une artiste de Tokyo, vient d’en faire l’expérience. La jeune femme a été reconnue coupable d’obscénité ce lundi pour avoir fabriqué des objets inspirés par la forme de son vagin. A l’issue d’un procès très médiatisé, l’artiste a été condamnée par le tribunal de Tokyo à une amende de 400.000 yens (3.280 euros), une somme cependant moitié moindre que celle requise.
Megumi Igarashi avait été arrêtée en juillet 2014 pour avoir essayé de lever des fonds en ligne afin de financer la construction d’un kayak de la forme de cette partie de ses organes génitaux, dont elle avait diffusé une image 3D codée afin que les utilisateurs puissent en faire des copies.
Un procès tourné en dérision
Au Japon, pays dont le marché florissant de la pornographie pèse pourtant des milliards d’euros, certaines représentations d’organes génitaux sont interdites.
Megumi Igarashi et ses partisans ont tourné ce procès en dérision. « Je suis innocente, je me battrai jusqu’au bout », a déclaré la prévenue lundi, annonçant son intention de « faire appel » du jugement. « J’œuvre pour renverser la vision masculine du sexe féminin dont on ne parle qu’à travers le prisme du concept d’obscénité et je suis mortifiée que la juge n’ait pas compris cela », a déclaré l’artiste, qui a publié un livre dont la traduction anglaise est intitulée « What is obscenity ? » (Qu’est-ce que l’obscénité ?).