Brexit: Coup d'envoi d'une campagne à l'humour «so British!»
ROYAUME-UNI•Dans dix semaines, les électeurs devront se prononcer sur le retrait ou le maintien du Royaume-Uni dans l’Union Européenne…H.S.
«Leave or not to leave ? », rester ou quitter l’Union Européenne, si ce n’est pas du Shakespeare dans le texte, c’est peu ou prou la question à laquelle vont devoir répondre les millions d’électeurs britanniques le 23 juin prochain à l’occasion d’un référendum promis par le Premier ministre, David Cameron. La campagne, officiellement lancée ce vendredi 15 avril, a d’ores et déjà été placée sous le signe de l’humour « so british ».
« Britain’s coming home »
Si le suffrage s’annonce particulièrement périlleux pour David Cameron, le parti UKIP, ouvertement eurosceptique et favorable à une sortie du pays de l’Union Européenne, entend convaincre les électeurs par tous les moyens. Y compris en chanson. Le 22 février dernier, la formation de Nigel Farage a diffusé un clip surréaliste intitulé « Britain’s coming home » (« la Grande-Bretagne rentre à la maison »). Une initiative qui a atterré et amusé les internautes.
La chanson est une parodie de l’hymne officiel de l’équipe d’Angleterre, intitulée « Three Lions », diffusée lors de l’Euro de football organisé en 1996 dans le pays. Un clin d’œil patriotique qui n’est pas forcément synonyme de victoire, le pays s’était incliné au tir au but face à… l’Allemagne.
Hélas, ou pour notre plus grand plaisir, le clip a donné naissance depuis à d’autres projets artistiques tout aussi prometteurs.
aDes câlins pour riposter
Les partisans du maintien de la Grande-Bretagne au sein de l’UE ne manquent pas non plus d’imagination. Un groupe de militants pro-européens a lancé une campagne sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #hugabrit (« fais un câlin à un Britannique »), rapportait, en début de semaine, Mashable France 24. « Notre message ne vise pas les statistiques, l’emploi ou les mérites des normes européennes sur les concombres ou les bonnets hygiéniques. Nous ne voulons simplement pas que le Royaume-Uni divorce de l’Europe », explique le mouvement.
Un argument en plastic
Le très populaire maire de Londres, Boris Johnson, a rejoint les rangs de la campagne « Vote Leave ». Une entrée en fanfare, l’élu ayant récemment comparé le Brexit à une évasion de prison, affirmant qu’avec le référendum, c’était « comme si le geôlier avait accidentellement laissé la porte de la prison ouverte et que les gens pouvaient apercevoir les terres ensoleillées au loin ». Comparer l’UE à une prison était déjà culotté pourtant certains de ses camarades sont allés encore plus loin.
Fini les traditionnels badges, l 'organisation Students for Britain, ouvertement pro-Brexit, a distribué des préservatifs sur lesquels on peut lire : « It’s riskier to stay in » (« C’est plus risqué de rester dedans [l’UE] ») ou « The safer choice » (« Le choix le plus sûr »).
Un argument qui n’a pas convaincu tout le monde comme le souligne cet internaute sur son compte Twitter : « Bon, j’étais indécis à propos du référendum mais ensuite j’ai vu cet étui de préservatif et… Non. Personne ne fait ça. Jamais ».
La cravate « Go »
On est bien loin de la cravate rouge à pois blancs de Mister Bean. Prêt à tout pour rallier les électeurs à sa cause, Nigel Farrage a arboré le 23 février dernier, un modèle pensé par son parti pour afficher son soutien à la campagne en faveur du départ de la Grande Bretagne. L’accessoire, distribué aux parlementaires qui souhaitent se positionner ouvertement, arbore un vert criard et des bandes noires. Le mot « Go » (« S’en aller ») se détache clairement du tissu.
Une excentricité « british » qui a donné lieu à de nombreuses blagues sur Twitter, les uns précisant qu’il ne s’agissait pas d’un problème d’étalonnage des couleurs de leurs téléviseurs, les autres maudissant carrément le designer à l’origine de l’objet.
aLes sondages annoncent un vote serré alors que les discussions portent jusqu’ici surtout sur l’économie et l’immigration. Le taux de participation devrait également peser fortement sur l’issue du scrutin.