Près de trois jours après l’arrestation de Salah Abdeslam, suspect n°1 dans les attentats de Paris, la police belge règle ses comptes. Le directeur de la police judiciaire belge Claude Fontaine a accusé l’hebdomadaire français L’Obs et la chaîne de télévision belge VTM d’avoir mis en danger les opérations policières en Belgique par leurs révélations sur la traque de Salah Abdeslam.

A cause de ces révélations, les forces de l’ordre belge ont été contraintes d’agir plus tôt : elles ont lancé l’assaut le vendredi au lieu du samedi matin.

Un camion satellite de la chaîne VTM présent avant même l’arrivée de la police

L’Obs avait révélé ce vendredi, avant le début des opérations policières à Molenbeek en Belgique, que des empreintes de Salah Abdeslam avaient été relevées par la police dans l’appartement perquisitionné à Forest le mardi.

Et la chaîne privée flamande VTM avait quant à elle déjà positionné un camion satellite à proximité du futur lieu de perquisition, avant l’arrivée des forces de l’ordre.

« On offre sur l’autel de l’audimat la sécurité de mon personnel »

« Une information a été publiée beaucoup trop tôt dans la presse et nous a causé quelques soucis. Maintenant, nous sommes des professionnels, donc nous anticipons les événements. Mais c’est un gros problème. J’aurais tendance à parler d’une certaine irresponsabilité d’une certaine presse. On offre sur l’autel de l’audimat la sécurité de mon personnel et, ça, je ne l’accepte pas », a déclaré le directeur de la police judiciaire belge Claude Fontaine à la chaîne belge RTBF.

Salah Abdeslam n’était pas armé lorsqu’il a été interpellé. Mais la police judiciaire travaillait sur plusieurs hypothèses, dont « le fait qu’il pouvait sortir avec une ceinture explosive et mettre non seulement les policiers en danger, mais également la population environnante. C’est tout cela qui nous préoccupe au moment où il sort ».

Lors des opérations policières en novembre dernier, on se souvient que la police belge avait demandé « le silence radio sur les médias sociaux concernant les opérations en cours à Bruxelles ». En réponse, les Belges avaient alors inondé Twitter et Facebook de photographies de chat, accompagnées du mot-clé #BrusselsLockdown.