Barack Obama à Cuba: Un déplacement historique
MONDE•Ce dimanche, en se rendant à Cuba, le président américain Barack Obama va mettre fin à plus de cinquante ans d’antagonisme forcené…20 Minutes avec AFP
Un dimanche historique. Le président américain Barack Obama s’apprête à tourner une page en se rendant à Cuba, un des derniers bastions du communisme avec lequel il entend mettre fin à plus de cinq décennies d’antagonisme forcené.
Le premier dirigeant américain à fouler le sol cubain depuis 1928
En débarquant dimanche vers 17 h 00 locale (21 h 00 GMT) sur le tarmac de l’aéroport Jose Marti à La Havane, M. Obama deviendra le premier dirigeant américain en exercice à venir sur l’île depuis Calvin Coolidge, en 1928.
Accompagné de son épouse Michelle et de leurs deux filles Malia et Sasha, il se déplace avec un double objectif : aller à la rencontre du peuple cubain et consolider le spectaculaire rapprochement engagé fin 2 014 avec le Cuba de Raul Castro.
Redorer l’image des Etats-Unis en Amérique latine
Promoteur du dialogue en matière de diplomatie, le président américain, qui ira ensuite en Argentine, veut aussi redorer l’image de son pays en Amérique latine, ternie par des années d’interventionnisme dans son ancien pré carré.
Dans cette optique, le vieil ennemi cubain constitue le symbole parfait d’une nouvelle relation avec le continent, et, au moment de boucler son second mandat, M. Obama souhaite avancer le plus possible sur ce dossier afin de compliquer tout retour en arrière, quel que soit son successeur en 2 017.
C’est cet objectif qui a conduit la Maison Blanche à décréter ces derniers mois une série de mesures assouplissant l’embargo imposé à l’île depuis 1962, dont la levée totale dépend du Congrès.
Barack Obama évoquera les droits de l’homme avec Raul Castro
Le temps fort de la visite du président américain sera son discours mardi dans un grand théâtre de La Havane, devant les caméras de la télévision cubaine. Désireux de donner des gages à ses concitoyens, M. Obama a obtenu de pouvoir rencontrer des dissidents mardi, et prévenu qu’il évoquerait « directement » les droits de l’Homme avec Raul Castro, qui a succédé à son frère Fidel voici presque 10 ans.
A la veille de son arrivée, plusieurs dissidents de premier plan ont appelé le président américain à promouvoir « un changement radical » afin de « stopper la répression et le recours à la violence physique » contre l’opposition, illégale sur l’île.
Cuba ne renoncera à aucun de ses principes
Malgré l’engouement entourant cette visite longtemps impensable, les changements espérés par Washington pourraient tarder à se concrétiser. Jeudi, le ministre cubain des Affaires étrangères a rappelé, dans une allocution pleine de fermeté, que La Havane n’était pas disposée à évoquer les thèmes relevant de sa stricte souveraineté.
« Personne ne peut prétendre que Cuba doive renoncer à un seul de ses principes (…) pour avancer vers la normalisation », a-t-il martelé.
La visite impromptue du président vénézuélien Nicolas Maduro vendredi et samedi à La Havane a envoyé un autre message aux Américains : celui de la solidarité indéfectible de Cuba vis-à-vis de son allié socialiste, toujours prompt à manier la rhétorique anti-impérialiste.