REPORTAGEIdomeni, le cauchemar «made in Europe» pour les milliers d'enfants réfugiés

VIDEO. Grèce: Idomeni, le cauchemar «made in Europe» pour les milliers d'enfants réfugiés

REPORTAGELes conditions climatiques, la surpopulation et le manque d'hygiène atteignent durement les populations vulnérables, et en premier lieu, les enfants...
Hélène Sergent

Hélène Sergent

De notre envoyée spéciale

D’abord, il y a l’odeur de plastique brûlé puis la boue qui recouvre tout. A mesure que l’on s’approche du vaste camp d’Idomeni, situé à la frontière gréco-macédonienne, le bruit récurrent de la toux et les pleurs des enfants se font plus distincts. Selon l’ONU et les ONG présentes sur place, entre 14.000 et 15.000 personnes seraient réparties dans les tentes installées à la hâte après l’annonce, le 22 février, de la fermeture de la frontière aux Afghans puis la semaine dernière, à tous les réfugiés. Parmi eux, 4.500 à 5.000 sont mineurs.

Des conditions climatiques catastrophiques

La pluie qui s’abat depuis près de dix jours sur le nord de la Grèce a sérieusement dégradé les conditions de vie au sein du camp. Imad Aoun, bénévole au sein de l’association Save The Children énumère les difficultés qui touchent directement les nourrissons, les enfants et les adolescents : « Nutrition, hygiène, santé, le camp d’Idomeni ne convient en rien à cette catégorie de population. La semaine dernière, une fillette a été diagnostiquée d’une hépatite A et quelques jours auparavant, deux adolescents qui étaient montés sur un container ont été électrocutés par des câbles le long de la voie ferrée. »

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Certains enfants déambulent les orteils à l’air au-dessus d’immenses flaques boueuses. Smaro Pegiou, en charge de la protection infantile pour Arsis, une association grecque spécialisée dans la prise en charge des mineurs isolés, déplore « un manque important de chaussures adaptées aux conditions actuelles ». Le froid, l’humidité et les rares douches prises par les plus petits, faute d’eau chaude, ont d’importantes conséquences sur leur état de santé.

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50 à 60 consultations par service

Sous l’auvent installé devant la clinique de Médecins du Monde, l’inquiétude et la lassitude se lisent sur le visage des mères venues consulter le pédiatre. Angeliki Kosmatopoulou est la seule, parmi l’équipe médicale, à posséder une spécialisation dans la petite enfance : « Sur une journée de huit heures, je peux voir entre 50 et 60 patients », détaille le médecin. La majorité d’entre eux souffrent de troubles respiratoires, de gastro-entérites ou de la grippe. Et la situation des enfants atteints de maladies chroniques, comme le diabète, préoccupe particulièrement la praticienne : « Toutes les conditions sont réunies à Idomeni pour que leur état empire. »

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A l’intérieur d’une des tentes qui longe la voie ferrée encore en activité, Shayma, 5 mois, est emmitouflée dans une combinaison rose bonbon. « Elle est tombée malade une première fois lors de la traversée en bateau entre la Turquie et la Grèce », détaille une adolescente qui partage sa tente. La mère du nourrisson, né en Syrie, confie : « Pour consulter, il faut attendre parfois longtemps avant de pouvoir voir un docteur. Et dans le froid, ça n’est pas bon pour la petite. » Le manque de personnel pour prendre correctement en charge les enfants est l’une des problématiques récurrentes pour les associations.

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Des volontaires pas assez nombreux

« Au sein d’Arsis, ce mardi, nous ne sommes que trois », déplore Smaro Pegiou. Pour autant, la bénévole tente, aux côtés de Save The Children, de répondre aux besoins spécifiques des bébés ou des adolescents. Derrière la bâche d’une des tentes, des cris et des rires s’échappent. Le panneau « playground », traduit en arabe et en farsi informe les parents du dispositif : « chaque jour, et en fonction du temps, nous essayons d’organiser des activités pour les enfants », explique Imad Aoun. Un espace réservé aux femmes souhaitant allaiter dans l’intimité a également été aménagé et une sage-femme conseille les femmes enceintes et les jeunes mères.

La question relative à la sécurité est également prise au sérieux par les volontaires. Sur une affiche de Médecins sans Frontières (MSF), on peut lire : « Pour la sécurité de vos enfants, nous vous conseillons d’inscrire votre numéro de téléphone sur leurs avant-bras ». L’étendue et la facilité d’accès du camp exposent les mineurs et plus particulièrement les mineurs isolés aux passeurs et trafiquants qui proposent de traverser la frontière par des voies plus dangereuses, et qui ne garantissent en rien l’arrivée en Macédoine.

Lundi, les corps de deux adolescents et d’une femme enceinte ont été retrouvés dans le bras de la rivière qui coule de part et d’autre de la frontière.

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