ELECTIONBirmanie: Un proche d'Aung San Suu Kyi élu président

Birmanie: Htin Kyaw, un fidèle d'Aung San Suu Kyi, élu président

ELECTIONC'est le premier civil à occuper ce poste depuis des décennies...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’est un fidèle compagnon de dissidence d’Aung San Suu Kyi qui a été élu ce mardi nouveau président de la Birmanie. A 69 ans, Htin Kyaw a été nommé par le Parlement birman et devient le premier président civil de Birmanie après 50 ans de dictature militaire.

« C’est la victoire de notre sœur Aung San Suu Kyi ! », a déclaré Htin Kyaw dans les couloirs du Parlement, sitôt élu, après un long processus de comptage des votes, retransmis en direct à la télévision et suivi dans tout le pays.

Tourner la page de la junte militaire

Avec cette élection et la constitution d’un gouvernement qui doit enfin entrer en fonction au 1er avril en même temps que le président, le pays va pouvoir tourner la page de décennies de junte, même si les militaires conservent un important rôle politique.

Les Birmans, qui ont participé en masse aux législatives du 8 novembre 2015, attendent avec impatience la mise en place d’une nouvelle politique chargée de transformer un pays ruiné par près de 50 ans de dictature militaire.

Aung San Suu Kyi « au-dessus » du président

La Dame de Rangoun a promis d’être « au-dessus » du président, en un pied de nez à la Constitution héritée de la junte qui la prive de pouvoir être elle-même présidente. Jusqu’à la dernière minute, Aung San Suu Kyi a mené des négociations avec les militaires pour faire tomber la barrière de la Constitution mais en vain.

La Constitution interdit en effet la fonction à quiconque a des enfants de nationalité étrangère, ce qui est le cas d’Aung San Suu Kyi, qui a deux fils britanniques.

Des réformes très attendues

Pour le nouveau duo qu’elle forme maintenant avec Htin Kyaw, les défis à relever sont toutefois immenses : l’éducation et la santé, comme la plupart des services publics, sont des champs de ruine. Et la guerre civile ravage de nombreuses régions frontalières du pays.

Il leur faudra également composer avec l’armée qui conserve un rôle politique important et garde la main sur trois ministères clés (Intérieur, Défense et celui des frontières).