ETATS-UNISComment Donald Trump pourrait faire imploser le parti républicain

Primaire: Comment Trump pourrait semer la zizanie au sein du parti républicain

ETATS-UNISTout le monde n'est pas prêt à soutenir Donald Trump au sein de son parti...
Philippe Berry

Philippe Berry

Sa candidature à la primaire a commencé comme une farce. Pour le parti républicain, elle pourrait se terminer en tragédie. Donald Trump devrait en effet consolider sa position de favori après la douzaine de scrutins du Super Tuesday, qui attribuent en une journée un quart des délégués en jeu pour la nomination dans la course à la présidence des Etats-Unis. En coulisses, les cadres du parti s’activent pour faire dérailler le train Trump. Mais il est sans doute déjà trop tard. Voici pourquoi.

Scénario 1 : Trump remporte la nomination

C’est le plus probable. Selon Sam Wang, expert en sondages de Princeton, Trump devrait virer largement en tête après le Super Tuesday, avec 369 délégués sur 695 alloués, soit 53 %. Mais malgré le soutien récent de Chris Christie, des élus se rallient derrière le hashtag #NeverTrump (#JamaisTrump). « Si Donald Trump remporte la nomination, les conservateurs devront trouver une option alternative », prévient le sénateur du Nebraska, Ben Sasse.

« Certains électeurs voteront pour un candidat alternatif, pour Hillary Clinton ou resteront chez eux », estime Heather Richardson, professeur d’histoire politique à Boston College et auteur du livre To Make Men Free : A History of the Republican Party. Selon elle, « l’été sera sanglant » et le parti « se fracturera ». Mais une « débâcle pourrait ouvrir la voie aux modérés pour en reprendre le contrôle d’ici à 2020 ».

Scénario 2 : Trump n’a pas la majorité absolue

Cela s’appelle une « brokered convention ». Cela n’est pas arrivé depuis les années 1950. Si personne n’obtient la majorité absolue des délégués lors du rassemblement de Cleveland, fin juillet, plusieurs tours de scrutin seront organisés jusqu’à ce qu’un candidat soit choisi. Marco Rubio et John Kasich espèrent pouvoir en sortir vainqueur chez les modérés, s’il le faut en proposant à l’ultraconservateur Ted Cruz le poste de vice-président.

Dans cette cuisine des familles, les 30 à 40 % de républicains soutenant Trump estimeraient qu’on leur a volé la victoire. Et vu la colère actuelle contre les élites de Washington, une révolution semble inévitable. Le milliardaire pourrait même décider de se présenter, pour un retour au scénario n°1. Bref, tous les chemins mènent au chaos.