Allemagne: Le procès de l'ex-infirmier d'Auschwitz ajourné au 14 mars
JUSTICE•Hubert Zafke est accusé de «complicité» dans l'extermination d'au moins 3.681 hommes, femmes et enfants juifs...20 Minutes avec AFP
Le procès d'Hubert Zafke, un ex-infirmier du camp de concentration d'Auschwitz, s’est ouvert ce lundi matin à Neubrandenbourg dans l’est de l’Allemagne. Le procès a immédiatement été ajourné et devrait reprendre le 14 mars en raison de l'état de santé de l'accusé, absent lors de l'audience.
Agé de 95 ans, l’homme doit répondre de « complicité » dans l’extermination d’au moins 3.681 hommes, femmes et enfants juifs gazés dès leur arrivée dans le camp emblématique de la Shoah, entre le 15 août et 14 septembre 1944.
L’accusation couvre 14 convois de déportés arrivés à Auschwitz en provenance de Lyon, Rhodes, Trieste, Mauthausen, Vienne et Westerbork. Dans ce dernier train, ultime convoi parti du camp de transit néerlandais, se trouvaient Anne Frank, ses parents Otto et Edith ainsi que sa soeur aînée Margot.
Incertitudes autour de son état de santé
Il n’est pas sûr que le procès de d’Hubert Zafke, fils de paysan engagé à 19 ans dans les Waffen SS, aille jusqu’à examiner ces trajectoires. Les débats risquent en effet avant toute chose de se focaliser sur la santé de cet ex-infirmier qui avait rejoint Auschwitz en octobre 1943 après avoir combattu à l’Est en 1941 et s’être brièvement formé mi-1942 pour rejoindre « l’unité sanitaire » des SS.
Hubert Zafke vit depuis 1951 à proximité de Neubrandenbourg, où il a eu quatre fils et travaillé jusqu’à sa retraite dans les moulins locaux, chargé de la lutte contre les animaux nuisibles. Il encourt de 3 à 15 ans de prison pour « complicité de meurtres aggravés », un enjeu essentiellement symbolique vu son âge.
Une douzaine de procédures en cours contre d’anciens SS
Le dossier Zafke fait partie d’une douzaine de procédures encore en cours contre d’anciens SS, quelques mois après la condamnation à quatre ans de prison d'Oskar Gröning, ex-comptable d'Auschwitz. Depuis le 11 février, Reinhold Hanning, un ancien garde du même camp de 94 ans, est, lui, jugé à Detmold (ouest).
Ces procédures tardives illustrent la volonté allemande de juger « jusqu’au dernier » les criminels du IIIe Reich, après des décennies d’un bilan judiciaire très décrié, marqué par de rares et faibles condamnations.