WIKILEAKSVIDEO. Pour l’ONU, Julian Assange doit être libéré et indemnisé par la Suède et la Grande-Bretagne

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WIKILEAKSUn comité de l'ONU a annoncé vendredi qu'il considère illégale la détention du fondateur de WikiLeaks et demande à la Suède et à la Grande Bretagne de l’indemniser…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Un comité de l'ONU a annoncé vendredi qu'il considère illégale la détention du fondateur de WikiLeaks Julian Assange, qui vit reclus dans l'ambassade équatorienne à Londres pour échapper à un mandat d'arrêt européen, et demande à la Suède et au Royaume-Uni de le libérer et de l'indemniser.



«Une forme de détention arbitraire»

«Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange a été arbitrairement détenu par la Suède et le Royaume-Uni depuis son arrestation à Londres le 7 décembre 2010», a indiqué le groupe de travail de l'ONU sur la détention arbitraire, dans un communiqué. «Le groupe de travail sur la détention arbitraire considère que les diverses formes de privation de liberté auxquelles Julian Assange a été soumis constituent une forme de détention arbitraire», a expliqué le Sud-Coréen Seong-Phil Hong, qui dirige actuellement ce panel.

Les experts jugent que le fondateur de WikiLeaks, à l'origine de la saisie du groupe, a été soumis à différentes formes de privation de liberté: «détention initiale à la prison de Wandsworth à Londres» en isolement, «suivi par la résidence surveillée puis le maintien en confinement à l'ambassade d'Equateur».

Ils critiquent aussi la façon de procéder du bureau du procureur suédois, estimant que son «manque de diligence» a entraîné la «longue privation de liberté» de Julian Assange. Dès jeudi, la Suède avait pris note de cet avis, mais avait affirmé qu'il était non contraignant.

Une décision contraignante?

La justice suédoise, qui cherche à interroger l'Australien dans une affaire de viol, a émis un mandat d'européen contre lui. Julian Assange considère pour sa part que la décision rendue par le panel est contraignante. «Les Nations Unies ont fait un communiqué disant clairement que ses décisions étaient contraignantes. Et par une variété de mécanismes, il pourrait même y avoir des sanctions», a-t-il affirmé vendredi matin à la radio française France Inter.

Le porte-parole de l'ONU, interrogé par l'AFP, a reconnu qu'il s'agissait d'une «affaire juridique compliquée. »La décision en elle-même n'est pas contraignante, mais elle l'est de façon indirecte«, a-t-il dit. »Les experts examinent l'affaire et la soumettent à la législation en vigueur dans le pays et aux traités internationaux", a expliqué Xabier Celaya, porte-parole de l’ONU.

Les Etats «n'ont pas d'obligations à l'égard du groupe de travail, mais ils en ont à l'égard des conventions (..) ils sont liés par leurs propres lois et leurs engagements propres (..) c'est pourquoi la décision est indirectement contraignante», a-t-il souligné.

Réfugié depuis juin 2012 dans l'ambassade d'Equateur à Londres, Julian Assange refuse de se rendre en Suède de peur d'être extradé vers les États-Unis, où il pourrait se voir reprocher la publication par WikiLeaks en 2010 de 500.000 documents classés secret défense sur l'Irak et l'Afghanistan et 250.000 communications diplomatiques.

Londres n'a pas tardé à réagir

Londres a «rejetté catégoriquement» la décision d'un comité de l'ONU qualifiant de «détention arbitraire» le confinement du fondateur de WikiLeaks Julian Assange dans l'ambassade d'Equateur depuis 2012, a indiqué vendredi un porte-parole du gouvernement. «Cela ne change rien. Nous rejetons catégoriquement l'affirmation selon laquelle Julian Assange est victime d'une détention arbitraire. Le Royaume-Uni a déjà dit clairement aux Nations unies qu'il contesterait formellement l'opinion de ce groupe de travail», a indiqué dans un communiqué ce porte-parole.