ONUCentrafrique: De nouvelles accusations d'abus sexuels contre des Casques bleus

Centrafrique: De nouvelles accusations d'abus sexuels contre des Casques bleus

ONUL'ONU a décidé du «rapatriement des 120 soldats congolais déployés à Bambari du 17 septembre au 14 décembre 2015»...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Sept nouveaux cas présumés d’abus sexuels de la part de Casques bleus, dont cinq concernent des mineures, ont été identifiés par la mission de l’ONU en Centrafrique, annonce jeudi la Minusca dans un communiqué.

La Minusca « a identifié sept nouvelles présumées victimes d’exploitation et d’abus sexuels à Bambari », une ville du centre de la Centrafrique.

Cinq victimes mineures

La Minusca a immédiatement dépêché à Bambari un expert du Bureau des services de contrôle interne des Nations unies (BSCI). «L'évaluation initiale du BSCI a fourni des preuves suffisantes qui confirment que cinq des victimes étaient mineures (...). Une adulte a été victime d'exploitation sexuelle. Le bureau n'a pas pu interroger la septième victime présumée, qui serait également mineure».

Les soldats impliqués proviennent de la République du Congo (Brazzaville) et de la République démocratique du Congo (RDC). «Leurs gouvernements respectifs ont été informés de ces allégations et ont été invités à mener des enquêtes», poursuit le communiqué.

Rapatriement massif

L'ONU a décidé du «rapatriement des 120 soldats congolais déployés à Bambari du 17 septembre au 14 décembre 2015». Ce rapatriement des soldats du Congo-Brazzaville ne sera cependant effectif qu'«après la conclusion de l'enquête», précise le communiqué. Dans l'attente, ils seront confinés dans leurs casernes.

Quant aux troupes de RDC, les Nations unies avaient déjà décidé début janvier de retirer les quelque 800 soldats et policiers du contingent de Casques bleus car ils «ne répondent que partiellement aux exigences de l'ONU en matière d'équipement, de contrôle du recrutement et de niveau de préparation au combat», avait alors expliqué l'ONU.

Double crime

Le Représentant spécial du Secrétaire général en Centrafrique, et chef de la Minusca, Parfait Onanga-Anyanga, s'est rendu jeudi à Bambari. Il a rappelé aux soldats que «l'exploitation et l'abus sexuel constituent une atteinte grave aux règles des Nations unies et une violation des droits de l'Homme; un double crime qui affecte les femmes et les enfants vulnérables que vous êtes ici pour protéger».

La Minusca, forte actuellement d'environ 10.000 hommes, aide notamment le gouvernement de transition à préparer et sécuriser une série d'élections censées sortir l'un des pays les plus pauvres au monde de trois ans de violences intercommunautaires. Sur 69 cas d'abus sexuels présumés recensés l'an dernier par l'ONU au sein de ses missions de paix dans le monde, 22 cas concernaient la Minusca.