JUSTICEUne escroquerie à 7,6 milliards de dollars en Chine

Chine: Plus de 900.000 personnes escroquées par Ding Ning, le «Madoff» chinois

JUSTICEVingt-et-une personnes viennent d'être arrêtées dans cette affaire de gigantesque fraude financière présumée frôlant les 7,6 milliards de dollars...
20 Minutes avec agence

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Investir son argent à un taux d’intérêt variant entre 9 et 14 % garantis, voilà la promesse alléchante que faisait le site chinois de prêt aux particuliers Ezubao. Mais voilà, le site fondé en 2014 par Ding Ning était en fait une immense arnaque, un système pyramidal dans lequel 95 % des projets de financement individuel n’existaient pas.

140.000 euros de salaire mensuel

Ezubao, qui était l’une des plus grosses sociétés chinoises de prêts en ligne « peer to peer », inventait en fait la plupart des projets d’investissements proposés sur son site Web et remboursait les dettes anciennes avec l’argent de nouveaux investisseurs, a affirmé, ce lundi, l’agence Chine Nouvelle. Ainsi, les 207 sociétés auxquelles Ezubao était censée prêter l’argent des investisseurs, une seule seulement aurait effectivement perçu des fonds.

« China in Limelight : global media on military reforms, online lender #Ezubao Ponzi scheme https ://t.co/GLqm6t7oPw pic.twitter.com/zuFICBeDrc — China Xinhua News (@XHNews) February 2, 2016 »

7,6 milliards de dollars (6,9 milliards d’euros) auraient ainsi été détournés. Et plus de 900.000 Chinois seraient tombés dans le piège du plus important système de Ponzi de l’histoire de l’économie mondiale. Tous auraient investi des sommes colossales qu’ils n’ont jamais revues. Et pour cause. Pendant ce temps-là, rapporte Le Figaro, Ding Ning, 34 ans, menait grand train avec ses 140.000 euros de salaire mensuel et les cadeaux somptueux offerts à sa maîtresse et bras droit, Zhang Min, devenue l’égérie du site.

Ding Ning et une vingtaine de ses collaborateurs arrêtés

Car les apparences étaient capitales pour que le public puisse croire en la solidité et au sérieux d’Ezubao. Les affiches et les spots publicitaires télévisés vantant le site étaient omniprésents en Chine et la trentaine d’employés avait pour consigne de ne s’habiller qu’avec des vêtements de créateurs, afin de véhiculer une image aussi rassurante qu’impressionnante.

Ce luxe fait désormais partie du passé pour Ding Ning, autrement surnommé le « Madoff » chinois. Le 10 décembre 2015, une partie des fonds de l’entreprise ont été gelés et Ding Ning et une vingtaine de ses collaborateurs arrêtés. Ce dimanche, l’escroc est apparu sur la chaîne nationale CCTV en tenue de prisonnier, reconnaissant les charges qui pèsent lui. Des aveux publics avant un procès-fleuve qui devrait s’ouvrir en milieu d’année.