CRISE DES RÉFUGIÉSPlusieurs naufrages au large des côtes turques causent la mort de 36 migrants dont des enfants

Plusieurs naufrages au large des côtes turques causent la mort de 36 migrants dont des enfants

CRISE DES RÉFUGIÉSLes embarcations tentaient de rejoindre l'île de Lesbos en Grèce...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’est le drame le plus important depuis le début de cette année 2016. Au moins 36 migrants, dont plusieurs enfants, qui tentaient de rejoindre la Grèce, sont morts noyés mardi au large des côtes turques lors de plusieurs naufrages.

Tout au long de la journée, les gendarmes ont repêché 29 corps sans vie sur les plages de la région de Balikesir (ouest), face à l’île grecque de Lesbos, et les garde-côtes sept victimes supplémentaires dans les eaux glacées de la mer Egée, a indiqué un porte-parole des garde-côtes.

Une première embarcation partie au petit matin de la région de Dikili (ouest) pour Lesbos a chaviré avec 22 personnes à bord, en raison des forts vents qui soufflaient sur la mer Egée, a rapporté l’agence de presse Dogan.

Malgré l’intervention des garde-côtes turcs, la plupart des passagers ont été découverts sur une plage du district d’Ayvalik plus au nord, selon l’agence.

Des photos et des vidéos publiées par Dogan montrent les corps de plusieurs enfants revêtus de gilets de sauvetage reposant sur une plage de galets, ainsi que des sauveteurs les bottes aux pieds repêchant d’autres victimes dans l’eau.

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Une autre embarcation, un bateau pneumatique dans lequel s’étaient entassés 58 migrants, a aussi pris l’eau mardi au large de la station balnéaire de Dikili.

Les corps sans vie de plus d’une dizaine d’entre eux, dont des femmes et des enfants, ont été retrouvés sur une plage proche, selon Dogan. De nombreux autres candidats à l’exil ont pu être sauvés mais ont dû être hospitalisés en état d’hypothermie.

Les images des victimes de ces deux naufrages rappellent celle du petit Aylan Kurdi, un Syrien de trois ans dont le corps avait été retrouvé en septembre sur une plage de la station balnéaire chic turque de Bodrum (ouest), à quelques milles nautiques de l’île de Kos.

Traversée périlleuse

L’émotion planétaire suscitée par cette photo, devenue un symbole de la crise migratoire, avait contraint l’Union européenne (UE) à entrouvrir ses portes aux migrants, pour la plupart des réfugiés venus de Syrie et d’Irak en guerre.

La Turquie, qui accueille à elle seule 2,2 millions de Syriens et 300.000 Irakiens qui ont fui leur pays en guerre, est devenue l’un des principaux points de départ des migrants qui veulent s’installer en Europe.

Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), plus d’un million de migrants sont entrés dans l’UE en 2015, dont 700.000 en traversant la mer Egée vers les îles grecques en payant des passeurs plusieurs milliers d’euros chacun.

Environ 700 personnes sont mortes ou ont été portées disparues l’an dernier en tentant cette périlleuse traversée, selon l’OIM.

Les autorités turques affirment pour leur part avoir intercepté plus de 86.000 candidats à l’exil en 2015, soit une moyenne de plus de 150 par jour.

Malgré les températures hivernales et les mauvaises conditions météo qui rendent la traversée encore plus dangereuse, de nombreux migrants continuent d’emprunter cette voie, en nombre toutefois plus limité, selon Ankara.

La Turquie et Bruxelles ont conclu fin novembre un accord prévoyant une aide européenne de trois milliards d’euros à la Turquie en échange de son engagement à mieux contrôler ses frontières et à coopérer dans la lutte contre les passeurs.