Berlin condamne la vague d'agressions sexuelles le soir du réveillon
AGRESSIONS•La police a déjà enregistré 90 plaintes mardi matin, allant du harcèlement au viol en passant par des dizaines d’agressions sexuelles et des vols...20 Minutes avec AFP
Depuis quatre jours, le gouvernement d’Angela Merkel marche sur des œufs. Berlin a fini par réagir suite aux centaines agressions sexuelles commises à Cologne le soir du réveillon, et par « condamner » ces actes.
Attribuées par la police à des hommes d’origine nord-africaine, les autorités se sont refusées à toute « instrumentalisation » visant les réfugiés.
Plus d’un millier de personnes impliquées
L’affaire, qui a pris de l’ampleur à mesure que se multipliaient les plaintes de victimes, suscite désormais une forte émotion en Allemagne en raison de la « dimension nouvelle » de ces actes impliquant « plus d’un millier de personnes » ayant agressé ou protégé les agresseurs, selon le ministre de la Justice Heiko Maas.
« Il s’agit d’une nouvelle forme de criminalité organisée » et « il va falloir qu’on réfléchisse, qu’on pense aux moyens à mettre en œuvre pour y faire face », a estimé M. Maas mardi devant la presse.
Alors que les témoins ont décrit des suspects « d’apparence arabe ou nord-africaine », selon la police, le ministre de la Justice a mis en garde contre toute « instrumentalisation » de cette affaire dans le débat sur l’afflux de migrants en Allemagne.
L’apparence des agresseurs « ne doit pas conduire à faire peser une suspicion générale sur les réfugiés qui, indépendamment de leur origine, viennent chercher une protection chez nous », a renchéri le ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière. En France, plusieurs responsables du Front national se sont empressés de réagir en faisant valoir leurs positions anti-immigration.
90 plaintes enregistrées
La police avait déjà enregistré 90 plaintes mardi matin, allant du harcèlement au viol en passant par des dizaines d’agressions sexuelles et des vols, et s’attendait à en recevoir de nouvelles, a indiqué un porte-parole à l’agence allemande DPA.
Ces agressions, attribuées à des groupes de 20 à 30 jeunes hommes ivres encerclant les victimes, se sont concentrées autour de la cathédrale et de la gare centrale de Cologne, mais la police a aussi signalé une dizaine de plaintes à Hambourg (nord).
La mairie de Cologne, qui accueillera du 4 au 10 février des centaines de milliers de fêtards pour le carnaval, tenait mardi une réunion de crise à ce sujet.