DEFENSE DES MINORITESUn Français, membre d'une ONG, emprisonné au Bangladesh

Un Français, membre d'une ONG, emprisonné au Bangladesh

DEFENSE DES MINORITESMoussa Ibn Yacoub a été emprisonné alors qu'il rendait visite à une minorité persécutée par les autorités du pays...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Un Français, membre de l’ONG Baraka city, présent au Bangladesh pour venir en aide aux Rohingyas, une minorité musulmane persécutée, a été placé en détention provisoire, a-t-on appris samedi de sources concordantes.

L’ONG, qui siège à Courcouronnes (Essonne), explique sur son site internet que l’humanitaire a été arrêté mardi pour « activités suspectes », un délit puni de « dix ans d’emprisonnement », selon Me Samim Bolaky, l’avocat de l’organisation.

« Il venait de visiter des écoles et des orphelinats et a été arrêté à un check-point alors qu’il se dirigeait vers le sud du pays, où se trouvent les camps de Rohingyas », a détaillé l’avocat à l’AFP. « Il est détenu dans des conditions catastrophiques, dans des cellules où s’entassent plus de 40 prisonniers », a-t-il ajouté.

« VIDEO A PARTAGER MASSIVEMENT : Libérons Moussa…#FreeMoussa https ://t.co/P0qmKB81u6 — BarakaCity (@Barakacity) December 26, 2015 »

Les autorités françaises à ses côtés

« Notre ambassade lui apporte la protection consulaire habituelle. Il est actuellement en attente d’être présenté devant la justice », a commenté pour sa part à l’AFP le ministère des Affaires étrangères.

Une pétition, lancée jeudi sur le site de l’ONG, avait recueilli plus de 50.000 signatures samedi.

Selon l’organisation, la police accuse leur humanitaire d'« utilisation de fausse identité » : son nom d’usage musulman, Moussa Ibn Yacoub, adopté lors de sa conversion à l’islam, diffère de celui figurant sur ses papiers officiels.

Toujours selon l’ONG, qui informe régulièrement ses 600.000 abonnés Facebook de l’évolution de la situation, il est reproché à « Moussa » de ne pas s’être déclaré aux autorités. Au Bangladesh, « les Rohingyas sont considérés comme illégaux, ce qui explique l’impossibilité de légaliser notre présence », se défend l’organisation.

Une ONG polémique

Fondée par des musulmans au profil salafiste, Baraka city mène des campagnes de dons qui drainent plusieurs millions d’euros. Ses locaux ont été perquisitionnés à plusieurs reprises et ses comptes bancaires plusieurs fois fermés. Mais aucun lien avec des activités terroristes n’a jamais été établi.

« L’association et ses dirigeants ne nous posent aucun problème, ils respectent toutes les règles. En revanche, on surveille les personnes mal intentionnées qui pourraient vouloir prendre le pouvoir ou avoir de l’influence sur l’organisation », indiquait il y a deux mois une source locale à l’AFP.