La Chine expulse une journaliste de l'Obs
PRESSE•La correspondante de « L’Obs » Ursula Gauthier a appris ce vendredi qu’elle allait être expulsée de Chine dans une semaine….L.C. avec AFP
C’est un mauvais signal pour la liberté de la presse en Chine. La correspondante à Pékin de l’hebdomadaire français L’Obs, Ursula Gauthier, a annoncé qu’elle avait été informée ce vendredi par les autorités chinoises qu’elle allait être expulsée le 31 décembre. Elle deviendrait alors le premier journaliste étranger à subir ce sort depuis 2012.
« Notre correspondante en #Chine menacée, la liberté de la presse entravée. Please RT. https ://t.co/AufuzRe8h6 via @lobs @ugauthier — matthieucroissandeau (@croissandeau) December 23, 2015 »
Pékin exige des « excuses publiques » de la journaliste
Paris a rapidement réagi. Le ministère français de la Culture a rappelé son « attachement à la défense de la liberté d’expression » et dit chercher les voies d’un « dialogue » avec la Chine, afin de trouver une solution d’ici le 31 décembre.
Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré «regretter» que le visa de la journaliste ne soit pas renouvelé. «La France rappelle l'importance que les journalistes puissent exercer leur métier partout dans le monde», a souligné le ministère dans un communiqué.
Ursula Gauthier travaille depuis six ans à Pékin pour L’Obs. Auparavant, elle avait déjà passé 10 ans en Chine, de 1979 à 1989. Depuis un mois, elle subit de virulentes attaques de la part de médias d’Etat et d’officiels chinois. En cause, un article publié le 18 novembre dernier sur la politique décrite comme répressive au Xinjiang, une vaste région en majorité musulmane de l’ouest du pays.
Ursula Gauthier relate que le ministère chinois des Affaires étrangères lui a téléphoné ce vendredi pour l’informer que, faute d'« excuses publiques » de sa part, sa carte de presse ne serait pas renouvelée.
« My expulsion is just the beginning. New Chinese Law Will Restrict Information on Terror Attacks https ://t.co/pXUbI47gSV — Ursula Gauthier (@ugauthier) December 25, 2015 »
« On m’a confirmé que si je ne faisais pas publiquement amende honorable (…) tout en me désolidarisant des ONG » étrangères ayant pris sa défense, « ma carte de presse ne sera pas renouvelée et mon visa expirera le 31 décembre », ce qui l’obligera à quitter le territoire chinois, a-t-elle raconté. Le refus de renouveler un visa de journaliste vaut expulsion.