ETATS-UNISVIDEO. Etats-Unis: Des passagers empêchés d'embarquer dans un avion parce qu'ils parlaient arabe

VIDEO. Etats-Unis: Des passagers empêchés d'embarquer dans un avion parce qu'ils parlaient arabe

ETATS-UNISLes actes racistes et islamophobes se sont multipliés aux Etats-Unis, notamment dans les aéroports...
Mathias Cena

M.C. avec AFP

Ils n'ont pas pu prendre l'avion parce qu'ils parlaient arabe, portaient des sacs à dos, regardaient la télévision sur leur télephone ou avaient simplement «l'air musulmans». Après les attentats de Paris, qui ont fait 130 morts le 13 novembre dans la capitale française, les actes racistes et islamophobes se sont multipliés aux Etats-Unis, notamment dans les aéroports.

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Deux passagers ont ainsi été empêchés d'embarquer mercredi à bord d'un vol Chicago-Philadelphie parce qu'ils discutaient en arabe, un incident qui témoigne de la nervosité ambiante liée aux attentats de Paris. Maher Khalil et Anas Ayyad, citoyens américains d'origine palestinienne, allaient monter à bord d'un vol Southwest Airlines lorsqu'un agent de la compagnie américaine leur a indiqué, en s'excusant, qu'ils ne pourraient pas embarquer parce qu'un autre passager, les ayant entendu parler arabe, avait peur de voyager avec eux.

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«Nous sommes des citoyens américains comme les autres»

Les deux amis ont été interrogés par le service de sécurité de l'aéroport de Chicago Midway (centre-nord) ainsi que par la police, avant d'être finalement autorisés à embarquer. Une fois à bord, plusieurs passagers inquiets ont demandé à Maher Khalil d'ouvrir la petite boîte blanche qu'il avait en main, a-t-il raconté à la chaîne locale NBC 5 Chicago. «Du coup, j'ai partagé mon baklava (gâteau oriental) avec eux», a-t-il expliqué, avec une pointe d'ironie.

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Makhir Khalil, un Américain d'origine palestinienne installé depuis 15 ans aux Etats-Unis, où il tient une pizzeria à Philadelphie, dit s'être senti «humilié»: «si ce passager ne se sent pas en sécurité, il peut prendre le bus», a-t-il déclaré à la chaîne de télévision NBC. «Nous sommes des citoyens américains comme les autres.» La compagnie Southwest Airlines ne s'était pas exprimé dans l'immédiat.

Ils regardaient le journal télévisé sur leur téléphone

Plusieurs autres incidents se sont produits ces derniers jours sur des vols intérieurs aux Etats-Unis, impliquant systématiquement des passagers originaires du Proche-Orient. A Chicago toujours, mercredi six passagers ont été débarqués d'un autre vol Southwest pour Houston et ont dû prendre le vol suivant, selon plusieurs médias.

« Spirit Airlines boots 4 passengers for using a smartphone while looking Middle Eastern https://t.co/VpQ86rC2p6 pic.twitter.com/TNcHql3AbY — Raw Story (@RawStory) November 17, 2015 »



A Baltimore, mardi, tous les passagers d'un vol de la compagnie Spirit Airlines à destination de Chicago ont été invités à descendre juste après avoir embarqué, car plusieurs personnes avaient jugé «suspect» le comportement de trois hommes et une femme, qui regardaient notamment des vidéos sur un téléphone portable. «J'ai pensé au pire avec tout ce qui se passe. C'était le moment le plus effrayant de ma vie», déclare une passagère à la chaîne CBS. «Je n'ai jamais autant prié de ma vie.» Interrogés, les passagers ont finalement été relâchés, la sécurité ayant déterminé qu'ils regardaient simplement le journal télévisé.

« Spirit Airlines ejects 4 Arab passengers fr flight 4 watching news video on cellphone. Guilty of flying while Arab. https://t.co/g1mqNQKa7g — Tikun Olam (@richards1052) November 18, 2015 »

En Floride (sud-est), jeudi, un appareil de la même compagnie qui était en route pour Minneapolis (centre-nord) a fait demi-tour et atterri à Fort Lauderdale après qu'un passager a assuré avoir entendu le mot «bombe» prononcé lors d'une conversation entre deux autres passagers. Une fois l'avion au sol, Yaniv Abotbul, Israélien d'origine, a été menotté puis interrogé durant cinq heures par la police, a affirmé le lendemain son avocat, Mark Eiglarsh, lors d'une conférence de presse. Il a finalement été relâché, les autorités ayant établi qu'aucune menace ne pesait sur ce vol, a ajouté le conseil, qui a réclamé des excuses de Spirit et des forces de l'ordre.