Le prêtre polonais qui a fait son coming-out dément l'existence d'un «lobby gay» au Vatican
CATHOLICISME•Krzysztof Charamsa dit, en revanche, y avoir rencontré plusieurs homosexuels...N.Beu. avec AFP
Krzysztof Charamsa, le prêtre polonais ayant annoncé publiquement son homosexualité à la veille du synode sur la famille, a affirmé à une télévision italienne qu’il n’y avait pas de « lobby gay » au Vatican.
« Il n’y a aucun lobby derrière moi. Je n’ai jamais rencontré de lobby gay au Vatican », assure Charamsa, toujours revêtu de son col romain, dans un entretien qui doit être diffusé dimanche après-midi sur une chaîne privée. « J’ai rencontré des prêtres homosexuels, souvent isolés comme moi, mais pas un lobby », insiste le prêtre, renvoyé de son poste au sein de la curie romaine en raison du scandale qu’il a provoqué et menacé par son diocèse d’être suspendu du sacerdoce parce qu’il a un compagnon. « J’ai rencontré des prêtres homosexuels qui ont été de grands homophobes, dans la haine d’eux-mêmes et des autres, mais j’ai aussi rencontré plusieurs homosexuels fantastiques qui sont parmi les meilleurs ministres de l’Eglise », ajoute-t-il.
«Je n'ai jamais touché une femme»
Il ajoute avoir écrit une lettre au pape pour lui demander de transmettre son esprit d’ouverture aux évêques du synode. Le désormais célèbre « Qui suis-je pour juger ? » prononcé par François à l’été 2013 portait en effet d’abord sur les homosexuels au sein même du Vatican, puisqu’il répondait à une question sur ce « lobby gay » dont le pape avait évoqué l’existence quelques semaines plus tôt. « Les lobbys, tous autant qu’ils soient, ne sont pas bons. (Mais) si quelqu’un est gay et qu’il cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour le juger ? », avait déclaré le pape.
Selon les échos anonymes sortant régulièrement dans la presse, les membres du « lobby gay » du Vatican seraient cependant plus occupés à se soutenir les uns les autres plutôt qu’à essayer de faire passer le message des catholiques homosexuels. Depuis 2005, l’Eglise interdit que des hommes ayant des tendances homosexuelles soient ordonnés prêtres. Mais la mesure est diversement appliquée, de nombreux évêques préférant fermer les yeux, tant que la chasteté est respectée. Charamsa ne semble cependant pas faire cette distinction, affirmant rester fidèle à son voeu de célibat dans la mesure où il n’a « jamais touché une femme ».