Burkina Faso: Le chef des putschistes inculpé «d'attentat à la sûreté de l'Etat»
CRISE•L'ex-ministre des Affaires étrangères de l'ancien président Blaise Compaoré, Djibrill Bassolé, a lui aussi été inculpé...20 Minutes avec AFP
Le général Gilbert Diendéré, leader du putsch avorté du 17 septembre au Burkina Faso, et l’ex-ministre des Affaires étrangères de l’ancien président Blaise Compaoré, Djibrill Bassolé, ont été inculpés mardi « d’attentat à la sûreté de l’Etat », a appris l’AFP de sources judiciaires concordantes.
Onze chefs d’inculpation dont « attentat à la sûreté de l’Etat », « collusion avec des forces étrangères pour déstabiliser la sécurité intérieure », « meurtre », « coups et blessures volontaires », « destruction volontaire de biens » ont été retenus contre les deux hommes, de sources proches des dossiers. Dix personnes ont été tuées lors du coup d’Etat, de source officielle.
Djibrill Bassolé nie toute implication dans le putsch
Tous deux ont été placés sous mandat de dépôt, selon ces sources qui ont souhaité conserver l'anonymat. Le général Diendéré, ancien droit de l'ex-président Blaise Compaoré, s'était rendu de lui-même à la justice le 1er octobre, après s'être réfugié pendant deux jours chez le Nonce apostolique à Ouagadougou. Chef des putschistes, il avait à plusieurs reprises promis de se mettre à la disposition de la justice.
Djibrill Bassolé, figure du régime Compaoré dont il a dirigé la diplomatie, qui a été arrêté le 29 septembre, nie en revanche toute implication dans le putsch, comme l'avait signalé mercredi denier son avocat parisien Me Alexandre Varaut.
Les avoirs gelés par la justice
Le Conseil constitutionnel avait rejeté début septembre la candidature de M. Bassolé à la présidentielle prévue le 11 octobre, en application d'une loi électorale très controversée, votée en avril, rendant «inéligibles» tous ceux qui ont soutenu un «changement inconstitutionnel» (référence au projet de loi de révision de la Constitution qui devait permettre à Compaoré de se maintenir au pouvoir, projet qui avait finalement été fatal au régime).
Une des principales revendications des putschistes portait sur des élections «inclusives», c'est-à-dire qui autorisent les candidatures d'anciennes personnalités du régime Compaoré. L'ancien ministre et le général Diendéré font partie des 14 personnes dont les avoirs ont été gelés par la justice, qui a aussi bloqué ceux de quatre partis, dont le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), le parti de Compaoré.