Drame de la Mecque: Frustration des familles alors que plusieurs centaines de pèlerins sont toujours portés disparus
MONDE•Une semaine après le drame, plusieurs centaines de personnes sont toujours portées disparues...M.C. avec AFP
Depuis samedi dernier, le bilan officiel n'a pas varié: 769 morts et 934 blessés après la bousculade du pèlerinage en Arabie Saoudite, la plus grave catastrophe en 25 ans au hajj de La Mecque.
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Mais dans plusieurs pays d'Afrique et d'Asie, la frustration grandit devant la lenteur du processus d'identification des pèlerins tués et de centaines d'autres portés disparus. Les gouvernements de plus de vingt pays ont annoncé des chiffres qui, additionnés, s'élèvent à 990 morts, sans parler des plus de 600 pèlerins considérés par ces gouvernements comme «disparus» depuis la tragédie du 24 septembre et dont n'a pas fait état l'Arabie saoudite.
«Les familles des personnes disparues sont en détresse»
L'Iran, qui a payé le plus lourd tribu, a fait état jeudi de 464 morts, contre un bilan précédent de 239, et a perdu tout espoir concernant 16 disparus. Après le drame, le ton est monté entre l'Iran chiite et l'Arabie saoudite accusée «d'incompétence» dans l'organisation du hajj et «d'entraves» dans le processus de rapatriement des corps.
D'autres pays, sans exprimer de critiques directes contre Ryad, font ce qu'ils peuvent pour aider à l'identification des morts et des disparus, tout en ne cachant pas leur frustration. «Les familles des personnes disparues sont en détresse», a déclaré Mehbooba Mufti, responsable de la délégation indienne du hajj, citée par le quotidien Arab News. «Leur anxiété s'aggrave de jour en jour», a-t-elle dit, en appelant le royaume saoudien à instituer un mécanisme efficace pour localiser les disparus. L'Inde a fait état de 51 morts.
Parmi les pays ayant signalé des disparus figurent notamment le Nigeria (244), l'Egypte (72), la Côte d'Ivoire (77), l'Indonésie (74), le Maroc (29) et la Libye (16). Les contradictions entre le bilan saoudien et les chiffres donnés par des Etats sont sans doute liées au délicat processus d'identification des corps et à des recherches qui se poursuivent pour des personnes ayant peut-être survécu, sans s'être signalées..