PORTRAITEmilie König, la Bretonne, fille de gendarme, devenue figure du djihad

VIDEO. Emilie König, la Bretonne, fille de gendarme, devenue figure du djihad

PORTRAITLa Française inscrite sur la liste noire des terroristes internationaux aurait été arrêtée en Syrie, selon une information de RMC…
Drapeau du groupe Etat islamique en 2014 à Mossoul,en Irak
Drapeau du groupe Etat islamique en 2014 à Mossoul,en Irak - STR/AP/SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Elle fait partie des djihadistes français dans le viseur de Washington. Emilie König, une Bretonne de 30 ans, qui a rejoint Daesh en 2012, aurait été arrêtée en Syrie, selon une information de RMC.

« C’est une personnalité dans la communauté djihadiste, elle est très active sur les réseaux sociaux, sert à la propagande et au recrutement de volontaires » confiait en 2015 un responsable de la lutte anti-terroriste. « Nous la connaissons très bien. » Emilie König avait été inscrite sur la liste noire des terroristes internationaux établie par les autorités américaines il y a deux ans.

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Déjà l’objet de sanctions internationales

Le 23 septembre 2014, son nom avait été ajouté par les Nations unies à sa liste des personnes associées à Al Qaida en Irak, et faisait ainsi l’objet de sanctions internationales et d’interdictions de voyager.

Née il y a 31 ans à Lorient, d’un père gendarme, dernière d’une famille de quatre, Emilie König a suivi une scolarité normale. Elle se convertit au contact de son premier mari, d’origine algérienne, emprisonné pour trafic de drogue, et apprend l’arabe. Elle se fait alors appeler Samra, se voile entièrement et, au contact du groupe islamiste nantais Forsane Alizza, commence sa radicalisation. En 2010, portant le niqab, elle est repérée près de la mosquée de Lorient, où elle tentait de distribuer des tracts appelant au djihad. Elle se rend souvent à Paris, se fait remarquer en manifestant aux premiers rangs, intégralement voilée.

Des appels à la guerre sainte sur Facebook

Au printemps 2012, convoquée au tribunal de Lorient, elle s’y présente en niqab, refuse de se dévoiler, provoque une altercation avec un vigile. Elle filme la scène et la poste rapidement sur YouTube, criant à la discrimination. Après la dissolution de Forsane Alizza, dont les principaux membres ont été traduits en justice, elle ouvre plusieurs pages Facebook appelant à la guerre sainte.

Au printemps 2012, elle laisse en France ses deux enfants pour rejoindre en Syrie son mari, qui avait rejoint le groupe qui allait peu après devenir le groupe Etat islamique avant d’être tué. Elle fait donc partie des premiers Français à avoir franchi la frontière turque pour prendre part au djihad en Syrie. Elle est visée notamment en France par une enquête sur le départ en Syrie d’une dizaine de jeunes gens de la région nîmoise.

Elle apparaît dans des vidéos de propagande

Si elle ne prend pas part aux combats, dans un mouvement où les femmes ne sont pas considérées comme des combattantes potentielles et le plus souvent confinées à des rôles de soutien, Emilie König apparaît souvent dans des vidéos de propagande. Dans l’une d’elles, mise en ligne le 31 mai 2013, elle pose avec un fusil à canon scié, comme si elle s’entraînait au tir. Dans une autre, postée un mois plus tard, elle adresse un message de propagande à ses enfants restés en France. « N’oubliez pas que vous êtes musulmans », dit-elle à ses fils, confiés à leur grand-mère. « Le djihad ne cessera pas aussi longtemps qu’il y aura des ennemis à combattre. »

D’après RMC, la jeune femme serait actuellement détenue dans un camp de réfugiés géré par les Kurdes en compagnie d’une dizaine d’autres Françaises.