EUROPELes dispositions prises par l'Europe pour gérer la crise migratoire

Les dispositions prises par l'Europe pour gérer la crise migratoire

EUROPELes 28 pays de l'Union européenne (UE) ont trouvé une solution ponctuelle ce mardi...
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

Des avancées à petits pas. Les 28 chefs d’État et de gouvernement européens ont rendez-vous ce mercredi pour renforcer les contrôles aux frontières et mobiliser des fonds afin de répondre à la crise migratoire. Mardi, c'était aux tour des ministres de l’Intérieur des Etats membres d'être réunis. Ils sont d'ailleurs parvenus à un accord au forceps concernant l’accueil des migrants. 20 Minutes fait le point sur les discussions.

Pourquoi répartir les réfugiés ?

Actuellement, plusieurs pays comme la Grèce, l’Italie et la Hongrie sont débordés par l’afflux de migrants. Bruxelles souhaite donc que ces pays soient soulagés et que 120.000 réfugiés irakiens, syriens et érythréens arrivés depuis fin août en Europe soient « relocalisés », c’est-à-dire répartis entre les différents Etats membres. Précédemment, 40.000 réfugiés avaient déjà été répartis dans les différents pays européens.

Comment s’effectuera cette répartition ?

L’UE a proposé des quotas contraignants, prenant en compte la taille de chaque pays d’accueil, l’état de son économie et les efforts déjà consentis. Mais lors de la réunion mardi à Bruxelles, les ministres de l’Intérieur ont voté un plan de répartition qui se fera de manière volontaire. Au final, les réfugiés qui seront répartis dans les différents pays européens ne viendront que d’Italie et de Grèce, car la Hongrie n’a pas voulu être « bénéficiaire » du dispositif. Les 54.000 réfugiés qui sont actuellement chez elle, seront réattribués provisoirement à l’Italie et à la Grèce, avant d’être à nouveau dispatchés. La Hongrie deviendra cependant comme les autres Etats membres, un pays d’accueil pour les réfugiés.

Tous les Etats membres seront-ils obligés d’appliquer l’accord ?

« La règle, c’est la majorité qualifiée. Même ceux qui ont voté contre devront appliquer l’accord qui est intervenu », a rappelé ce mardi François Hollande. La Hongrie, la Roumanie, la République tchèque et la Slovaquie qui étaient contre, devront donc accepter leur contingent de réfugiés. Mais les pénalités financières initialement évoquées à l’encontre des pays récalcitrants à l’accueil des migrants, ont été abandonnées.

Le Premier ministre slovaque Robert Fico, dont le pays devra accueillir 802 migrants, a fustigé le « diktat » de l’UE, disant préférer « transgresser les règles européennes » que d’accepter des quotas. Il n’aura cependant pas le choix. Idem pour le président tchèque, Milos Zeman Zeman, qui « espère » que le plan pourra être « révoqué » par les chefs d’Etat et de gouvernement lors de leur sommet ce mercredi.

Quelles questions restent-ils à trancher ?

L’accord de mardi ne règle pas le sort des 4.000 à 6.000 personnes qui continuent d’arriver chaque jour aux frontières grecque, croate, hongroise et italienne.

Lors du sommet européen ce mercredi, les chefs d’Etats et de gouvernement vont aussi devoir décider d’autres mesures pour endiguer le flux de demandeurs d’asile. Seront aussi actées des aides financières aux pays frontaliers de la Syrie (Turquie, Jordanie, Liban) qui hébergent plus de quatre millions de réfugiés. Ces derniers risquent de franchir la Méditerranée pour venir en Europe si leurs conditions d’accueil ne s’améliorent pas sur place. Une aide d’un milliard d'euros pourrait ainsi être accordée à la Turquie. Le programme alimentaire mondial devrait aussi être renfloué.

Par ailleurs, les Européens veulent améliorer l’efficacité de leur «politique de retour», les expulsions d’immigrés économiques. De plus, la Commission doit ouvrir en Grèce et en Italie des «hotspots» c'est à dire des centres d’enregistrement pour migrants, afin d’évaluer rapidement qui est éligible à l’asile ou pas. Les négociations, notamment avec des pays africains, d’accords de réadmission pour qu’ils reprennent leurs ressortissants, vont également être relancées.