ZONE EUROLa Grèce retient son souffle avant la réouverture de ses banques

La Grèce retient son souffle avant la réouverture de ses banques

ZONE EUROLe pays en crise s'apprête à vivre une semaine cruciale pour son rétablissement économique, entre réouverture des banques et choc fiscal, mais aussi pour l'avenir d'Alexis Tsipras...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Un lundi matin ce n'est jamais évident, mais celui-ci marque le début d'une semaine vraiment difficile pour la Grèce. Le pays retenait son souffle dimanche avant une semaine cruciale pour son rétablissement économique, entre réouverture des banques et choc fiscal, mais aussi pour l'avenir d'Alexis Tsipras.

Le gouvernement, tout juste remanié pour évincer des ministres frondeurs, a publié samedi un décret officialisant une réouverture lundi des banques, fermées depuis le 29 juin. Les restrictions et contrôles de capitaux restent en place, même si Athènes a annoncé quelques assouplissements.

La limitation des retraits d'argent liquide est fixée à 420 euros par semaine, au lieu de 60 euros par jour, afin de permettre aux Grecs de prendre de plus grosses sommes sans refaire chaque jour la queue au distributeur. Des exceptions sont aussi créés pour ceux devant payer des soins médicaux ou des études à l'étranger. Mais la Grèce ne peut relâcher davantage le corset, sous peine de connaître une fuite massive de richesse qui mettrait les banques à terre.

La «troïka» remet les pieds en Grèce

La situation du pays reste très précaire. Il va recevoir un prêt d'urgence de 7 milliards d'euros qui seront vite engloutis par un remboursement lundi à la Banque centrale européenne (4,2 milliards d'euros) et par le règlement d'arriérés auprès du Fonds monétaire international (2 milliards).

Pour la première fois depuis des mois, des experts de la BCE, du FMI et de la Commission européenne, une formation auparavant appelée «troïka» et qui a symbolisé pour les Grecs une mise sous tutelle de leur pays, sont attendus à Athènes la semaine prochaine. Ils devront évaluer l'état d'une économie grecque éprouvée par les restrictions financières et qui va subir un nouveau choc, fiscal cette fois.

Tsipras «ne mange ni ne dort plus»

Le Parlement grec a voté dans la douleur mercredi dernier une série de mesures de rigueur dont des hausses de TVA, conformément aux engagements pris lors d'un sommet européen mouvementé à Bruxelles. En échange, ses partenaires ont promis un nouveau plan d'aide, le troisième depuis 2010.

La TVA va passer lundi de 13% à 23% pour une série de biens et services, du sucre aux courses de taxis en passant par les préservatifs, les enterrements, les restaurants. Le gouvernement espère des recettes supplémentaires annuelles de quelque 2,4 milliards d'euros à partir de 2016 et de 795 millions d'euros cette année.

Mais Alexis Tsipras, dont la mère a assuré à un tabloïd grec qu'il «ne dormait plus» ni ne «mangeait plus», n'est pas au bout de ses peines. L'accord de Bruxelles exige le vote mercredi prochain de nouvelles réformes (justice civile, législation bancaire). Ce sera un nouveau défi politique pour le Premier ministre, qui avait subi de nombreuses défections au Parlement la semaine dernière sur la TVA, mais bénéficié des voix de l'opposition.

Selon le journal Avgi, proche de Syriza, Tsipras veut faire de ce nouveau vote un «crash test» et démissionner si les défections augmentent.