Hongrie: 2.700 migrants ont encore passé la frontière
CRISE•Malgré la clôture de barbelés...Maud Pierron
En dépit de la clôture en barbelé, les réfugiés continuent d’arriver massivement en Hongrie par la frontière serbo-hongroise : ils étaient 2.700 samedi, selon les chiffres de la police communiqués dimanche. Quelque « 2.700 personnes ont traversé la frontière serbo-hongroise samedi de manière illégale », a indiqué la police nationale hongroise dans un communiqué. « La situation est calme dimanche matin, et il n’y a pas eu d’incidents dans la nuit de samedi à dimanche », a ajouté le communiqué.
Selon l’information du correspondant serbe de l’agence hongroise de presse MTI, le flux des migrants continuait. En tout, depuis janvier, 140.000 personnes, dont un grand nombre de Syriens, d'Irakiens ou d'Afghans fuyant la guerre, ont traversé cette frontière.
«L'Allemagne a un comportement très courageux»
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a jugé dimanche «scandaleuse» l'attitude de certains pays de l'est de l'Europe face à la crise des réfugiés, à commencer par la Hongrie. Il s'est également dit très «sévère» envers ce pays qui, selon lui, ne «respecte pas les valeurs communes de l'Europe» en posant des grillages à sa frontière. Pour lui, il faut «bien sûr» que la Hongrie démantèle ce mur et que l'Union européenne ait «une discussion sérieuse et sévère» avec les dirigeants hongrois.
«Quand je vois un certain nombre de pays d'Europe qui n'acceptent pas les contingents (de répartition des exilés, NDLR), je trouve ça scandaleux», a-t-il déclaré aux médias Europe 1, i-Télé, et Le Monde, en précisant que ces pays se trouvent «dans l'est de l'Europe».
La Commission européenne a souhaité répartir les demandeurs d'asile dans les pays européens pour soulager les pays d'arrivée. Cette répartition sur la base du volontariat se heurte toutefois au manque de volonté de certains pays, dont la Hongrie, l'Autriche, la Slovaquie et la Slovénie. «L'Allemagne a un comportement très courageux, la France est à ses côtés, mais il faut que l'ensemble de l'Europe prenne ses responsabilités», a estimé Laurent Fabius.