Le drapeau américain flotte sur Cuba pour la première fois depuis 54 ans
DIPLOMATIE•John Kerry a atterri à La Havane ce vendredi 14 août, 70 ans après la rupture des relations diplomatiques entre l'île et les Etats-Unis...O.G. avec AFP
Une visite rapide mais historique. Le drapeau américain flotte à nouveau devant l'ambassade des Etats-Unis à Cuba. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a atterri vendredi à 9h heure locale (15h heure de Paris).à l'aéroport de La Havane pour une brève visite historique à Cuba, devant sceller le rapprochement entre les deux ex-ennemis de la Guerre froide, ont constaté des journalistes de l'AFP. La bannière étoilée a été hissée à 14h40 GMT (16h30 heure de Paris), 54 ans après avoir été baissée, peu après l'avènement de la révolution castriste.
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Une première depuis 1945
John Kerry est le premier chef de la diplomatie américaine à fouler le sol cubain depuis 1945. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a estimé vendredi à La Havane que «le peuple de Cuba serait mieux servi par une véritable démocratie», dans une allocution prononcée à l'occasion d'un déplacement historique sur l'île communiste.
Après avoir salué dans son discours prononcé en partie en espagnol devant l'ambassade des Etats-Unis à La Havane un «moment historique», John Kerry a également rappelé que l'administration du président Barack Obama était «fermement favorable» à la levée de l'embargo américain imposé à Cuba.
« John Kerry a atterri à La Havane pour une visite historique de quelques heures à Cuba http://t.co/05mcRrFGJL pic.twitter.com/YkgJQIV0Fx — TVA nouvelles (@tvanouvelles) August 14, 2015 »
Normalisation des relations américano-cubaines: Les points de friction qui subsistent
Le blocus, un échec
Egalement présent avec lui dans l'appareil, le sénateur démocrate du Vermont Patrick Leahy s'est dit «très excité» par de ce déplacement d'une dizaine d'heures sur l'île communiste. L'élu américain a répété sa ferme opposition à l'embargo américain imposé à Cuba depuis 1962, estimant qu'en «50 ans, il n'a jamais fonctionné». «Lever l'embargo permettrait d'obtenir les plus grands changements dans les plus brefs délais», a-t-il ajouté.
Selon lui, la suppression de l'embargo priverait en outre les autorités cubaines d'un prétexte pour réprimer toute opposition sur l'île. Les Etats-Unis et Cuba ont annoncé mi-décembre un rapprochement historique après plus d'un demi-siècle de brouille.
Cuba sur son 31
Façades repeintes, rues asphaltées dans l'urgence : La Havane s'est mise sur son 31 pour accueillir son premier chef de la diplomatie américaine depuis 1945. Son convoi s'est ensuite dirigé vers son ambassade.
La question épineuse des dissidents
Si la visite de John Kerry ne doit durer qu'une dizaine d'heures, elle vise à aborder aussi les sujets qui fâchent, comme la protection des droits de l'homme et des dissidents politiques. Alors que de nombreux dissidents cubains craignent de perdre le soutien des Etats-Unis une fois les deux pays complètement réconciliés, John Kerry est très attendu sur cette question. Des opposants à la détente accusent aussi l'administration démocrate d'avoir mis sous l'éteignoir ses exigences en matière de droits de l'homme et de libertés publiques.
«Je vais rencontrer des dissidents (...) J'aurai la chance de m'asseoir avec eux» au cours d'une réception, privée, à la résidence de l'ambassadeur américain à La Havane, a assuré John Kerry sur la télévision américaine en espagnol Telemundo News. Jphn Kerry a reconnu que les dissidents n'étaient «pas invités (...) à l'ambassade parce que c'est un événement entre gouvernements, où, par ailleurs, l'espace est très limité». Il a aussi dit qu'il s'offrirait «une promenade à pied, librement, dans la vieille ville de La Havane».