La famille du mollah Omar refuse de faire allégeance au nouveau chef des talibans
AFGHANISTAN•De nombreuses voix ont immédiatement critiqué cette nomination, jugée expéditive, et remis en cause la légitimité de celui qui a été couronné nouveau « commandeur des croyants »...20 Minutes avec AFP
La famille du mollah Omar refuse de faire allégeance à son successeur et appelle des chefs religieux à arbitrer les différends croissants sur la transition du pouvoir au sein des talibans, a affirmé dans un enregistrement audio le frère du défunt chef de la rébellion islamiste afghane.
Les insurgés avaient annoncé vendredi la nomination à la tête de leur mouvement du mollah Akhtar Mansour, ex-bras droit du mollah Omar qui avait porté les talibans au pouvoir à Kaboul en 1996 avant de se replier au Pakistan voisin après l’invasion occidentale de 2001.
« Dans la tourmente, notre famille… n’a fait allégeance à personne »
Mais de nombreuses voix ont immédiatement critiqué cette nomination, jugée expéditive, et remis en cause la légitimité de celui qui a été couronné nouveau « commandeur des croyants ». Dans un message audio écouté lundi par l’AFP, le mollah Abdul Manan, frère du mollah Omar, a déclaré que la famille de ce dernier n’avait toujours pas fait allégeance au nouveau chef taliban.
« Dans la tourmente, notre famille… n’a fait allégeance à personne », a déclaré le mollah Abdul Manan, dont le neveu et fils du mollah Omar, Yacoub, 26 ans, était d’ailleurs l’un des candidats pressentis pour prendre la tête des rebelles.
« Nous souhaitons que les oulémas (religieux, ndlr) résolvent ces différends plutôt que de plaider allégeance à un clan », poursuit le message dont l’authenticité a été confirmée par des sources talibanes.
« Une partie de l’insurrection est troublée et attend des réponses de Mansour et ses alliés : pourquoi ont-ils caché la mort du mollah Omar pendant ces années ? En publiant de faux communiqués en son nom, ont-ils cherché à nous tromper pour servir leurs seuls intérêts », a déclaré une source talibane requérant l’anonymat.