MH370: Un an et demi de mystère et de fausses pistes
CATASTROPHE•Depuis le 8 mars 2014, les recherches du Boeing 777 ont été actives mais surtout infructueuses...Nicolas Beunaiche
«Good night, Malaysia 370 », puis plus rien. Le 8 mars 2014, peu après 1h19, le Boeing 777 de la Malaysia Airlines disparaissait des radars, quelque part au-dessus du Golfe de la Thaïlande, pour ne plus jamais donner de nouvelles. Que s'est-il passé ? Où l'avion a-t-il pu aller ? Le mystère, l'un des plus grands de l'histoire de l'aviation civile, a évidemment donné lieu à une foule d’informations, de théories, d’hypothèses… mais aussi de fausses pistes. Alors que l’espoir des familles renaît, avec la découverte d’un débris d’avion sur l’île de la Réunion, 20 Minutes revient sur les fausses alertes qui ont émaillé un an et demi de recherches infructueuses.
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8 mars : Le Vietnam, où l’avion s’est volatilisé, affirme quelques heures après le crash avoir découvert des traces de carburant en mer autour de l’île de Tho Chu. « Deux de nos avions ont détecté des traînées de carburant d’une longueur d’environ 15 à 20 kilomètres, en parallèle et à environ 500 mètres l’une de l’autre », annonce alors le général Vo Van Tuan, adjoint au chef d’état-major de l’armée vietnamienne. Un premier faux espoir vite refroidi.
12 mars : Pékin annonce avoir détecté « trois larges objets flottants » en mer de Chine orientale, à quelque 200 km à l’est du dernier contact entre l’avion et le contrôle aérien. Trois objets de 13 mètres sur 18, de 14 mètres sur 19, et de 24 mètres sur 24. Quelques heures plus tard, le Vietnam infirme les déclarations chinoises. « Nous avons envoyé ce matin deux avions AN-26 pour inspecter les zones maritimes près de l’île de Con Dao où trois objets suspects avaient été détectés par un satellite chinois. Ils sont revenus, sans avoir rien trouvé pour l’heure », indique Dinh Viet Thang, vice-directeur de l’Aviation civile vietnamienne. Ils ne trouveront jamais rien.
« CNN : une image d’un satellite chinois pourrait montrer l’épave du Boeing de Malaysia Airlines pic.twitter.com/SqxjoWKRUO — Mathieu Coache (@MathieuCoache) March 12, 2014 »
22 mars : La Chine, encore elle, annonce avoir repéré un objet « suspect » dans le sud de l’océan Indien. L’Administration d’Etat pour les sciences, les technologies et les industries de défense diffuse un cliché pris le 18 mars montrant une forme de 22 mètres de long et large de 13 mètres. La télévision publique CCTV reprend l’image. Mais rien ne sera retrouvé.
23 mars : La Malaisie annonce avoir reçu de la France des données satellitaires ayant détecté des objets flottants dans la principale zone de recherche, à 2.000-2.500 km au sud-ouest de la ville australienne de Perth. On y voit « ce qui ressemble à des objets à proximité du couloir sud », zone possible d’une chute de l’avion, indique le ministère malaisien des Transports dans un communiqué. L’Amsa évoque notamment « une palette en bois et un certain nombre d’autres pièces indéfinies autour d’elle », notamment des sangles de différentes couleurs. Quelques jours plus tard, il est question de la présence de 122 objets mesurant d’un à 23 mètres de long. Leur lien avec le MH370 ne sera, là non plus, jamais confirmé.
28 mars: Un satellite japonais détecte environ 10 objets flottants à environ 2.500 km au sud-ouest de la ville australienne de Perth. Selon le bureau de recherche et de renseignement du gouvernement, le plus grand de ces objets mesure 8 mètres par 4. Un officiel cité par l'agence Jiji se risque même à avancer que ces objets appartiennent «très probablement» à l'appareil porté disparu depuis le 8 mars. Il n'en est rien. Le même jour, la Thaïlande indique qu'un satellite thaïlandais a repéré quelque 300 objets flottants, dont la taille varie entre 2 et 15 mètres, à 2.700 km au large de Perth. Avec le même résultat.
23 avril : Du matériel « non identifié » est retrouvé échoué sur une plage à 10 km à l’est d’Augusta, dans le sud-ouest de l’Australie. L’Agence australienne de sécurité des transports (ATSB) et les enquêteurs malaisiens étudient alors les photographies du matériel. Verdict : « Nous avons examiné très attentivement les photographies détaillées prises par la police et nous sommes convaincus qu’elles ne constituent pas des indices dans le cadre des opérations de recherche du MH370 », tranche un responsable de l’agence.
29 avril : Une société privée australienne, GeoResonance, affirme avoir découvert des débris qui pourraient appartenir au Boeing de la Malaysian Airlines dans les eaux du golfe du Bengale. Soit dans une zone à des milliers de kilomètres de la zone où se concentrent les recherches du vol MH370, dans le sud de l’océan Indien. Mais le centre de coordination des recherches internationales, installé en Australie, balaie l’hypothèse. « La location du MH370 suggérée par les informations de GeoResonance ne se trouve pas dans la zone de recherches », déclare un responsable du centre.
Des mois de recherche au large de l’Australie, dans l’océan Indien, n’ont ensuite rien donné. Le MH370 n’a plus fait parler de lui, jusqu’à mercredi, et la découverte d’un débris sur l’île de la Réunion. Et si, cette fois, il s'agissait bel et bien d'un morceau du Boeing 777? Des experts auront la tâche de le déterminer. Le débris, actuellement examiné par une dizaine d'experts malaisiens et des enquêteurs français de la gendarmerie des transports aériens (GTA), sera transporté en métropole « prochainement » pour être analysé.