CRASHGermanwings: Cérémonie en hommage aux victimes, quatre mois après le crash

Germanwings: Cérémonie en hommage aux victimes, quatre mois après le crash

CRASHLa cérémonie s'est tenue devant la stèle à la mémoire des 150 victimes du crash...
Anissa Boumediene

A.B. avec AFP

Un hommage aux victimes du crash d’un A320 de la compagnie allemande Germanwings, il y a exactement quatre mois dans les Alpes-de-Haute-Provence, a été rendu vendredi au Vernet, en présence de leurs familles et d’habitants de cette région rurale.

Inhumation de restes non identifiés de victimes

La cérémonie, présidée par l’évêque de Digne Jean-Philippe Nault, sous une grande tente ouverte, dressée devant la stèle à la mémoire des 150 victimes du crash, a débuté vers 15 heures, en présence de quelque deux cents personnes. Au pied du monument, avaient été déposés des bouquets de fleurs et de petits galets portant des inscriptions en signe de souvenir.

La presse était tenue très à l’écart, à plusieurs centaines de mètres. Les proches des victimes n’ont pas souhaité s’exprimer. A l’initiative du maire du Vernet, des villageois dont la vie a été bouleversée par le crash, le 24 mars, avaient été invités. « Le crash, c’est dramatique », s’est ému Jean-Marcel, un septuagénaire qui a tenu à venir pour « marquer son respect » aux victimes. Mais au Vernet, « la vie va reprendre son cours » malgré le drame, poursuit-il.

Arrivés peu après 14 heures à bord d’une dizaine de cars, sous une pluie battante, les membres des familles présents devaient ensuite se rendre au cimetière de la commune où ont été inhumés jeudi soir des restes non identifiés de victimes, dans plusieurs coffrets. « L’inhumation a eu lieu dans la nuit au cimetière du Vernet, en toute discrétion », a déclaré Bernard Bartolini, maire de Prads-Haute-Bléone, l’une des communes voisines du drame.

« C’est une tombe commune, collective. Pour les familles de victimes, c’est un deuxième enterrement, car elles ont déjà enterré les parties du corps de leur proche, identifiées par ADN. Il n’y a pas d’autre solution que de le faire de manière collective et groupé. Cela va être pénible pour les familles », a expliqué pour sa part le maire du Vernet, François Balique.

Relations tendues avec Lufthansa

Cent cinquante personnes, dont 72 Allemands et 50 Espagnols, ont péri dans l’accident de l’Airbus de Germanwings, filiale à bas coûts du groupe Lufthansa, qui reliait Barcelone à Düsseldorf. Selon les enquêteurs, l’appareil a été délibérément précipité au sol par son copilote allemand, Andreas Lubitz, qui avait souffert dans le passé de graves troubles psychologiques.

La cérémonie, vendredi, a eu lieu alors que les relations sont tendues entre la Lufthansa et les proches des victimes, sur la question des indemnisations. Ceux-ci ont décliné l’offre de 25.000 euros par victime proposée par la compagnie, réclamant au moins 100.000 euros, a indiqué le 18 juillet leur avocat, dans une lettre rendue publique en Allemagne.

Conséquence : le patron de Lufthansa, Carsten Spohr, n’était pas présent au Vernet vendredi. « A cause de l’atmosphère tendue, causée ces derniers jours par la lettre ouverte, Carsten Spohr ne se rendra pas à la cérémonie de mémoire au Vernet. Il ne veut pas perturber une cérémonie digne avec cette question », avait indiqué un porte-parole de Lufthansa.

Ouverture d'une information judiciaire contre X pour homicides involontaires

Le directeur général de Germanwings, Thomas Winkelmann, et la directrice financière de Lufthansa, Simone Menne, devaient en revanche être présents.

A la suite du crash, une information judiciaire contre X pour homicides involontaires a été ouverte et est instruite à Marseille où trois juges d’instruction du pôle accidents collectifs ont été saisis pour déterminer notamment le niveau de connaissance de la compagnie concernant l’état de santé mentale du copilote.

Selon le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, les juges d’instruction devront répondre à cette question : « Comment concilier le secret médical avec l’information que devraient avoir l’autorité de contrôle et l’employeur sur l’état de santé particulièrement fragile d’un salarié qui est pilote d’avion et qui a de lourdes responsabilités ? »