USAEtats-Unis: Pourquoi la fermeture de Guantanamo est un casse-tête pour la Maison Blanche

Etats-Unis: Pourquoi la fermeture de Guantanamo est un casse-tête pour la Maison Blanche

USA« 20 Minutes » revient sur les enjeux de la fermeture de la célèbre prison américaine à travers trois questions…
P.G.

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Un plan visant à fermer de manière définitive la prison militaire aurait été mis en place par le président Barack Obama, annoncé mercredi le porte-parole de la Maison Blanche Joe Earnest. Une fermeture qui fait débat aux Etats-Unis.

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C’est quoi, Guantanamo ?

C’est un camp de détention de prisonniers politiques fondés en 1994. Guantanamo est notamment connue pour les conditions inhumaines dans lesquelles sont conservés les détenus : coupés du monde, ils sont enfermés dans des cellules de 2m², et peuvent être interrogés à tout moment de la journée. Interrogatoires, qui, selon plusieurs accusations, seraient caractérisés par l’utilisation de tortures et de pratiques dégradantes pour les prisonniers. Au total, 779 individus sont passés dans ses geôles entre 2002 et décembre 2008.

Très vite, en 2005, Amnesty International qualifie la prison de « goulag », après que 210 détenus ont mené une grève de la faim pour dénoncer leurs conditions de détention. La même année, le sénateur démocrate Joe Biden réclame la fermeture du camp au président de l’époque, George W. Bush. En 2006, 400 intellectuels du monde entier signent une pétition dans le même but.

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Pourquoi la fermeture de Guantanamo compte autant pour Obama ?

La fermeture de Guantanamo constitue l’une des promesses qu’avait faites Obama lors de sa première investiture à la présidence, en 2009. En janvier, il déclare trouver insensé de « dépenser 3 millions de dollars par prisonnier pour conserver une prison que le monde condamne et que les terroristes utilisent pour recruter ». Alors que son deuxième mandat touche à sa fin, son administration et surtout le clan démocrate se font de plus en plus pressants : il se doit d’honorer sa promesse.

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Pourquoi cette fermeture est-elle si problématique ?

Enormément d’intérêts politiques et géopolitiques sont en jeu. D’abord, le parti républicain est fermement opposé à sa fermeture, et notamment le sénateur John McCain, qui réclame un plan précis de la part de l’administration Obama avant de soumettre la décision au vote des deux chambres du Congrès. Le bras de fer se joue aussi sur la question du transfert des prisonniers : 116 individus sont toujours détenus à Guantanamo, et les derniers transferts, de 28 prisonniers, ont eu lieu en 2014. Actuellement, ces déplacements semblent au point mort, notamment en raison de la présence de 70 Yéménites parmi les prisonniers : impossible de les renvoyer dans un pays en pleine guerre civile. En parallèle, les Etats-Unis continuent, malgré la fin de l’embargo, de refuser à Cuba la restitution de Guantanamo Bay, que réclamait le ministre des Affaires étrangères cubain Bruno Rodriguez.