MONDEBurundi: Deux morts à l’ouverture d’un scrutin présidentiel joué d’avance

Burundi: Deux morts à l’ouverture d’un scrutin présidentiel joué d’avance

MONDELes partis d’opposition boycottant le scrutin, la réélection du président actuel, Pierre Nkurunziza ne fait aucun doute…
Vincent Vanthighem

Vincent Vanthighem

«Il est encore trop tôt, il y a eu beaucoup de tirs cette nuit.» Voilà comment une membre de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) explique la faible affluence, ce mardi matin, dans les bureaux de vote de Bujumbura, la capitale du Burundi.

Deux personnes ont été tuées dans la nuit où explosions et tirs ont résonné avant l’ouverture du scrutin présidentiel controversé qui devrait offrir un troisième mandat à l’actuel président Pierre Nkurunziza.

Selon un responsable de la police ayant requis l'anonymat, un policier a été tué dans la nuit par l'explosion d'une grenade dans le quartier de Mutakura (nord) tandis qu'un civil a été abattu par balles à Nyakabiga (est) dans des circonstances inconnues, d'après des témoins.

On efface l’encre par peur des représailles

Le scrutin est boycotté par l'opposition qui dénie le droit à Pierre Nkurunziza –élu en 2005 et en 2010– de briguer un nouveau mandat et dénonce un «simulacre d'élection», dont elle a demandé sans succès le report. A l'école Saint-Etienne, dans le centre-ville de la capitale, dès la sortie de l'isoloir, certains votants se ruaient vers une fontaine d'eau afin d'effacer l'encre de leur doigt pour éviter les représailles de la part de ceux qui boycottent le scrutin.

Portrait: Nkurunziza se pose en garant de la paix

«On efface l'encre car les gens ne veulent pas qu'on vote», confiait un électeur burundais. «Je ne veux pas retourner dans mon quartier avec de l'encre sur le doigt», confirmait une autre électrice dans le quartier de Gyosha, au nord-est de la capitale. La candidature de Pierre Nkurunziza a plongé depuis fin avril le Burundi dans une profonde crise politique, émaillée de violences qui ont fait plus de 80 morts.