Espagne: Polémique autour de la création d'un site répertoriant les erreurs de la presse
MEDIAS•« Version originale » a été lancée par la mairie de Madrid et n'est pas ouvert aux commentaires...20 Minutes avec agences
La mairie de Madrid est dirigée depuis deux mois par une plate-forme citoyenne intégrant le parti antilibéral Podemos. Et elle a lancé, ce mercredi, « Version originale », un site Internet signalant les articles de presse comportant des erreurs.
Selon la mairie, le but est de livrer « sa version des faits » et de permettre aux « citoyens et aux médias de trouver l'information originale ayant donné lieu à une nouvelle (...) contenant des informations inexactes ou qui pourraient être nuancées ». « N'étant pas un espace de débat », il n'a pas été ouvert aux commentaires.
Des relents « de régime totalitaire »
Alors, d'emblée « Version originale » a été la cible des critiques de l'opposition (de droite) et de plusieurs associations de journalistes. La Fape (Fédération des associations de journalistes espagnols) et l'Association des Journalistes de Madrid (APM) ont ainsi exigé la fermeture du site, lui reprochant de créer un « climat d'animosité envers les médias ». « Il existe (déjà) un droit de rectification », a, pour sa part, rappelé la présidente de l'APM Carmen Riego sur la radio privée Cadena Ser. Quant au ministre de la Justice Rafael Catala (Parti populaire, droite), il évoque une « vérité officielle » ayant des relents « de régime totalitaire ».
De son côté, la mairie se défend en évoquant de nombreux exemples, parmi lesquels cette annonce « officielle de nouvelles taxes » sur le tourisme, une information relayée par de nombreux médias partant de la déclaration d'un élu envisageant seulement cette option.
La maire va tenir compte des critiques
La Razon, quotidien réputé très conservateur, est aussi dans le collimateur de « Version originale ». Le journal avait critiqué la maire Manuela Carmena du parti de gauche « Ahora Madrid », et ancienne juge de 71 ans, pour avoir « nommé le mari de sa nièce » au poste de chef de cabinet. Une nomination de Luis Cueto est « conforme à la loi », selon la maire.
Manuela Carmena a d'ailleurs tenté de calmer les esprits en assurant que les médias étaient « absolument indispensables », des « alliés de la transparence de la démocratie ». Elle a promis de tenir compte des critiques sans toutefois s'engager sur des changements précis.