Des mesures préventives pour éviter un nouveau suicide de pilote. Quatre mois après le drame de la Germanwings, l’agence chargée par la Commission européenne de repérer les failles ayant permis au copilote de faire s'écraser volontairement l'avion dans les Alpes françaises, vient de remettre ses recommandations.

« Today we release @EASA task force report on #Germanwings crash investigation incl. 6 recommendations: http://t.co/cijDirl3ZC #airsafety — EU Transport (@Transport_EU) July 17, 2015 »

«Voler n'a jamais été aussi sûr», selon l'association du transport aérien IATA

Vers une pérenisation de la règle des deux pilotes dans le cockpit

Dans un rapport remis ce vendredi 17 juillet 2015, l’Aesa estime qu’aucun pilote ne doit plus désormais être laissé seul dans un cockpit. La présence permanente de deux personnes dans le cockpit des avions de ligne, qui n'est pas imposée par les règles européennes, avait été préconisée par l'Aesa après ce drame, mais à titre temporaire.

Deux personnes dans le cockpit: «Une mesure pour rassurer l'opinion publique»

L'agence recommande ce vendredi «le maintien» de cette règle, entre temps appliquée très largement par les compagnies européennes, à titre volontaire. Il reviendra à la Commission européenne de décider si cette mesure, ainsi que toutes les autres recommandations de l'Aesa, doit être rendue contraignante, a expliqué une source européenne.

L’enquête sur le crash de l’A320 de la Germanwings a établi que l'appareil a été précipité au sol par son copilote allemand, Andreas Lubitz, qui s'était enfermé seul dans le cockpit et que le jeune homme avait souffert dans le passé de graves troubles psychologiques qu’il avait tenté de dissimulés.

Difficile équilibre» «entre le secret médical et la sécurité»

Selon le groupe d'experts de l'Agence, les autres améliorations à apporter concernent donc surtout les critères de surveillance médicale des pilotes.

Crash d’un avion A320: Comment les pilotes sont suivis psychologiquement

Outre l'évaluation psychologique «de tous les pilotes de ligne», l’agence recommande ainsi que les contrôles annuels inopinés des pilotes professionnels incluent des contrôles de consommation d'alcool et de drogue.

Ils prônent également la création d'un «réseau de surveillants médicaux» des pilotes, et d'une banque de données sur leur suivi médical. «Il s'agit de faciliter le partage des informations» et de répérer d'éventuels problèmes de santé non déclarés.

«Un effort particulier a été fait pour arriver à l'équilibre» dans ces recommandations «entre le secret médical et la sécurité», se prévaut l'agence.