Crise grecque: Pour Merkel, ne pas aider Athènes serait «irresponsable»
ALLEMAGNE•Malgré les réticences au sein du parti de la chancelière, les députés devraient adopter le plan d'aide à la Grèce…L.C. avec AFP
Ne pas aider la Grèce serait risquer «le chaos», serait «irresponsable», a déclaré ce vendredi la chancelière allemande Angela Merkel devant le Bundestag, avant l'intervention de son ministre des Finances Wolfgang Schäuble. Un discours important mais sans réel enjeu alors que les députés débattent ce vendredi du nouveau plan européen d’aide à la Grèce.
Même si Angela Merkel fait face à de plus en plus de grogne dans son camp conservateur, où beaucoup se montrent réticents à soutenir de nouveau la Grèce, le feu vert du Bundestag semble assuré. La coalition au pouvoir dispose en effet d’une très large majorité, avec 504 sièges sur 631, et elle peut compter sur le vote des Verts (63 sièges) qui devraient approuver le plan d’aide.
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Réticences au sein du camp conservateur et de l’opinion publique
La chancelière fait face au mécontentement de certains membres de son camp politique et d’une partie de l’opinion publique. «Sept raisons de voter non au Bundestag», titrait ce vendredi le journal Bild.
Même l'intransigeant ministre des Finances Wolfgang Schäuble a appelé jeudi les députés conservateurs à approuver l’accord sur un troisième plan d’aide à la Grèce. Selon des participants à la réunion du groupe parlementaire conservateur (CDU-CSU), la chancelière s’est dite « absolument convaincue » que le gouvernement devait emprunter le chemin des négociations.
Ce vote au Parlement allemand est inclus dans procédure pour approuver un nouveau plan d'aide européen à la Grèce. La France et la Finlande ont déjà donné leur accord. L'Espagne, les Pays-Bas et la Slovénie vont soumettre l'accord au vote parlementaire dans les jours à venir. Mais même si l'un des pays de la zone euro rejette cet accord, une procédure d’urgence permettrait de valider la décision si les pays représentant 85 % de son capital sont d’accord », explique au Monde Michael Michaelides, analyste chez RBS.
L’Allemagne reste inflexible sur la question de la réduction de la dette grecque
En revanche, pour l’Allemagne, la question d’une réduction de la dette de la Grèce, qui atteint 180 % du PIB, reste particulièrement sensible. Le FMI a récemment jugé la dette grecque « totalement non-viable » et exhorté les Européens à l’alléger massivement par un rééchelonnement ou un effacement partiel, une option âprement combattue par l’Allemagne. Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a également plaidé jeudi pour trouver un moyen d’alléger la dette grecque, une nécessité « indiscutable ».
Mais Berlin reste catégorique. « Un véritable effacement de la dette est incompatible avec le fait d’appartenir à l’union monétaire », a réaffirmé jeudi Wolfgang Schäuble.