EUROGROUPECrise grecque: Quand est-ce que la Grèce pourra vraiment bénéficier d'un troisième plan d'aide?

Crise grecque: Quand est-ce que la Grèce pourra vraiment bénéficier d'un troisième plan d'aide?

EUROGROUPELe nouvel accord annoncé lundi doit à présent être validé par les Parlements des Etats de la zone euro…
Laure Cometti

Laure Cometti

Après 17 heures d’âpres négociations, le sommet exceptionnel de la zone euro s’est conclu, dans la nuit de dimanche à lundi, par l’approbation, à l’unanimité, de l’ouverture de négociations pour un nouveau plan d’aide européen à la Grèce. C’est un signal politique fort, mais il ne s’agit que d’une première étape dans une longue série de futurs pourparlers qui pourraient in fine permettre à Athènes de recevoir plus de 80 milliards d’euros. 20 Minutes fait le point sur le calendrier des prochaines échéances.

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Dès le 13 juillet : Déblocage d’une aide d’urgence ?

Une nouvelle réunion de l’Eurogroupe, les ministres des Finances de la zone euro, doit avoir lieu lundi après-midi pour discuter d’une éventuelle aide d’urgence afin d’éviter à Athènes un nouvel arriéré de paiement. La Grèce a besoin d’une solution provisoire en attendant la mise en œuvre du nouveau plan d’aide, car elle doit rembourser 3,5 milliards d’euros à la Commission européenne, le 20 juillet prochain. Le 30 juin dernier, Athènes n’avait pu s’acquitter du remboursement d’une échéance de 1,5 milliard d‘euros au Fonds monétaire international (FMI).

D’ici le 15 juillet : L’accord sera soumis au Parlement grec

Les négociations sur un troisième plan d‘aide sont conditionnées à la mise en place d’une série de mesures pour réaliser des économies. Le nouvel accord établi à l’issue de la dernière réunion de l’Eurogroupe ainsi qu’une liste d’actions prioritaires devront être approuvés par la Vouli, le Parlement grec, d’ici le 15 juillet. Ce plan prévoit notamment une nouvelle législation sur la TVA, des réformes concernant les retraites et la justice civile, et l’indépendance de l’institut grec des statistiques.

Ce vote va très certainement dessiner de nouveaux équilibres politiques à la Vouli, déjà esquissés lors de la session plénière de samedi.

15 juillet : Nouvelle réunion de l’Eurogoupe

Une fois que le nouvel accord aura été approuvé par les parlementaires grecs, le patron de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem a annoncé une nouvelle réunion, « un Eurogroupe téléphonique, probablement mercredi ».

A partir du 15 juillet : Le vote des Parlements de certains Etats de la zone euro

Ensuite, les élus parlementaires de certains Etats de la zone euro se réuniront pour valider ou rejeter l’accord. Au total, septs pays devraient organiser une consultation parlementaire détaille Le Monde. Il s'agit de la France, l'Allemagne, l'Autriche, l'Estonie, la Finlande, la Lettonie et la Slovaquie. En France, la séance parlementaire est déjà fixée à mercredi. D'autres Etats de la zone euro pourraient décider d'organiser un vote, dont l'Irlande, les Pays-Bas, Malte et la Slovénie.

Négociations pour un nouveau plan d’aide

Ce n’est qu’à la fin de ce processus, qui pourrait s’étaler sur quelques semaines, qu’Athènes pourra obtenir l’aide du Mécanisme européen de stabilité (MES), en vue d’établir un troisième plan d’aide, évalué entre 82 et 86 milliards d’euros pour éviter la faillite du pays. Les négociations ne pourront commencer que si la Grèce fait une demande de prêt au FMI, une mesure prévue dans les statuts du MES.

Les pourparlers sont également conditionnés à d’autres réformes, parmi lesquelles une nouvelle législation sur le commerce (sur le travail du dimanche) et sur le marché du travail, ainsi que la privatisation de nombreux actifs grecs, dont le réseau électrique, qui doit permettre de créer un fonds de 50 milliards d’euros, dont 25 serviront à recapitaliser les banques grecques.

La restructuration de la dette : aux calendes grecques ?

Il n’y a pas eu de consensus entre les membres de l’Eurogroupe sur l’épineuse question de la soutenabilité de la dette grecque, qui pèse plus de 320 milliards d’euros. La chancelière allemande Angela Merkel reste inflexible, refusant d’aborder ce point avant que les réformes n’aient été effectivement lancées. L’Eurogroupe pourrait alors envisager un aménagement des taux d’intérêt et un nouvel échéancier de remboursement.