La bande de Gaza privée de carburant
PROCHE-ORIENT – Israël a déclaré vouloir continuer à isoler ce territoire…Israël a gelé dimanche la fourniture de carburants pour la bande de Gaza à la suite de la prise de pouvoir par les islamistes du Hamas dans ce territoire, selon un haut responsable du ministère israélien des Infrastructures.
Deux semaines de réserves
La compagnie privée Dor Alon, seul fournisseur de carburants, a pris cette mesure en coordination avec l'armée. Les ventes de fuel utilisé pour le fonctionnement des générateurs fournissant l'électricité ne sont en revanche pas touchés pour le moment par ce gel.
Le ministère a indiqué que l'interruption de la livraison de carburant à la bande de Gaza a été faite à la demande de l'Autorité palestinienne. Interrogé, le principal négociateur palestinien, Saeb Erakat a affirmé : «J'ai reçu ordre du président Abbas de demander à la partie israélienne de poursuivre toutes ses livraisons à Gaza, carburant, nourriture et électricité».
Selon les estimations du ministère des Infrastructures israélien, les stations service de la bande de Gaza disposent de deux semaines au moins de réserves.
Points de passage bloqués
Un peu plus tôt dans la journée, le ministre des Infrastructures Binyamin Ben Eliezer avait averti que l’Etat hébreu continuerait à isoler totalement la bande de Gaza pour éviter que le Hamas étende son influence en Cisjordanie. «Israël doit renforcer l'isolement de la bande de Gaza et ne plus rien laisser passer, sauf l'électricité et l'eau», avait-il affirmé à la radio militaire.
Depuis vendredi et la prise de contrôle de la bande de Gaza par les islamistes du Hamas, tous les points de passage entre ce territoire et Israël sont bloqués. Selon les médias israéliens, seuls de hauts responsables du Fatah, le parti du président Abbas, qualifiés de «VIP», ont pu franchir le point de passage d'Erez pour fuir les représailles du Hamas et se réfugier en Cisjordanie.
Binyamin Ben Eliezer, un proche du nouveau ministre de la Défense, Ehud Barak, a affirmé qu'Israël devait «aider au maximum Abou Mazen (Mahmoud Abbas)» et le gouvernement qu'il a nommé. «Il faut lever des barrages routiers en Cisjordanie et débloquer l'argent que nous devons aux Palestiniens tout en démantelant les colonies sauvages», a souligné le ministre.
Il faisait allusion aux 600 millions de dollars de taxes sur les produits destinés aux Palestiniens gelés par Israël, ainsi qu'aux quelque 500 barrages routiers établis par l'armée israélienne en Cisjordanie et à la centaine de colonies sauvages disséminées dans cette région qu'Israël s'est engagé depuis des années à démanteler, notamment auprès des Etats-Unis.
«Une offensive tôt ou tard»
Le président de la commission de la Défense et des Affaires étrangères du Parlement, Tzahi Hanegbi, tout en excluant une offensive dans l'immédiat, a prévenu à la radio que «tôt ou tard Israël devrait mener une offensive dans la bande de Gaza qui est devenue une base iranienne».
Le Premier ministre Ehud Olmert avait pour sa part affirmé avant son départ pour les Etats-Unis samedi soir qu'un gouvernement palestinien ne comptant pas de ministres du Hamas serait un «partenaire». «Nous coopérerons avec lui.»