Nucléaire iranien : Washington comme Téhéran refusent de se précipiter
DIPLOMATIE•John Kerry, le secrétaire d'Etat américain John Kerry prévenant toutefois jeudi qu'il ne resterait pas indéfiniment à la table des négociations…20 Minutes avec AFP
Les Etats-Unis, comme l’Iran, ne veulent pas se «précipiter» pour un accord sur le nucléaire iranien et les négociations internationales vont se poursuivre encore.
«Vu que les travaux sont extrêmement techniques et les enjeux très, très élevés, on ne se précipitera pas et on ne se laissera pas précipiter vers un accord», a déclaré John Kerry à la presse internationale massée devant le palais Coburg à Vienne, où se déroulent les négociations.
Nucléaire iranien: Les négociateurs trouveront-ils un accord d'ici vendredi?
« Aussi longtemps que nécessaire »
Presque au même moment, son homologue iranien Mohammad Javad Zarif twittait : «nous travaillons dur, mais sans précipitation. On ne change de pas de cheval au milieu du gué».
«Combien de temps allez-vous rester à Vienne ?» ont hurlé, un peu plus tard, les journalistes à Mohammad Javad Zarif, apparu au balcon du palace. «Aussi longtemps que nécessaire», a répondu ce dernier.
« We're working hard, but not rushed, to get the job done. Mark my words; you can't change horses in the middle of a stream. #IranTalksVienna — Javad Zarif (@JZarif) July 9, 2015 »
John Kerry « ne restera pas à la table des négociations pour toujours »
Mais, dans ce ping-pong verbal soigneusement orchestré, John Kerry avait tenu à préciser dans son allocution que les Etats-Unis ne resteraient pas «à la table de négociations pour toujours». «Si les décisions difficiles ne sont pas prises, nous sommes tout à fait préparés à mettre fin au processus», a-t-il ajouté, mettant la pression dans cette phase finale des négociations.
Sorti quelques minutes avant John Kerry pour parler à la presse, le Français Laurent Fabius avait lui annoncé que les discussions allaient se poursuivre dans la nuit.
«Les choses vont tout de même dans le bon sens. J'espère que nous allons parcourir les mètres qui restent», a-t-il déclaré, soulignant qu'il «y a encore du travail à faire».
Les vacances parlementaires approchent à grand pas
Si le texte d'un accord n'est pas soumis au Congrès américain ce vendredi 10 juillet à 4h GMT, cela retardera d'au moins deux mois, vacances parlementaires obligent, sa mise en application.
En outre, vendredi à minuit, le cadre légal des négociations offert par l'accord cadre conclu en novembre 2013 entre les grandes puissances et l'Iran, expire. Les mesures prévues par cet accord cadre, qui instaure un gel de certaines activités nucléaires iraniennes en échange d'une levée partielle de sanctions ont déjà été renouvelées pour une semaine puis pour trois jours depuis le début de la négociation de Vienne, le 27 juin dernier.
Toutefois, «nous ne devrions pas nous lever et partir parce que l'horloge sonne minuit», a souligné John Kerry, laissant entendre que les négociations n'étaient soumises à aucune échéance précise.