CRISEGrèce: La crise pénalise-t-elle le tourisme?

Grèce: La crise pénalise-t-elle le tourisme?

CRISEAlors que la Grèce nage dans la crise, le pays reste prisé de la part des touristes. Mais le nombre de réservations de dernière minute est en baisse…
L.L

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Jusqu’aux résultats du référendum dimanche, tout allait bien le tourisme grec. Après une année record (plus de 24 millions de touristes en 2014), le pays espérait atteindre le cap des 25 millions cette année, profitant de la forte baisse des réservations en Turquie et dans les pays du Maghreb. Un enjeu de taille pour la Grèce alors que le secteur du tourisme représente 15 à 20 % du PIB avec à la clef 800.000 emplois directs.

Profiter de « de congés bien mérités »

Les Français sont d’ailleurs attendus en nombre cet été avec une hausse à deux chiffres des réservations auprès des tours-opérateurs. Pour ces touristes interrogés par 20 Minutes mercredi à l’aéroport d’Orly au retour de leurs vacances, il n’était pas question « de ne pas partir » malgré les incertitudes sur l’avenir de la Grèce dans la zone euro. Comme Jean, 46 ans, qui entendait bien profiter « de congés bien mérités ».

Malgré tout, le pays risque de se voir priver des voyageurs de dernière minute. Mercredi, le directeur de la Conféderation tourisme grec (SETE) Alexandre Lamnidis, a tiré la sonnette d’alarme. Depuis l’annonce du référendum par le premier ministre Alexis Tsipras, dans la nuit du 26 au 27 juin, repoussant un accord avec les créanciers du pays (UE et FMI), « il y a eu une chute des réservations de dernière minute d’environ 30 % ». Alexandre Lamnidis précise que ces réservations de dernière minute représentent 20 % du total des réservations.

Des chiffres qui viennent confirmer ceux du portail Voyages-sncf.com qui a relevé une baisse sensible des réservations de vols de l’ordre de 27 % la semaine du 29 juin. « Dans le cas où on trouve un accord dans la semaine, les affaires vont continuer, dans le cas contraire, et si la situation perdure encore 2 ou 3 semaines, nous pensons que nous allons avoir des problèmes, notamment d’approvisionnement » en denrées alimentaires, s’inquiète Alexandre Lamnidis. Et d’expliquer que sur les îles grecques, très fréquentées en ce moment, « il y a quelques problèmes ici et là avec l’argent liquide, avec les distributeurs de billets » en raison de la fermeture des banques qui a été prolongé jusqu’au 13 juillet.

De bonnes affaires en perspective

Le ministère français des Affaires étrangères vient même de conseiller aux touristes de « de se munir d’espèces suffisantes » et d’emporter pour ceux qui suivent un traitement médical les médicaments nécessaires dans la mesure où les stocks de médicaments sur place sépuisent. Dans ce contexte, un responsable du tourisme grec confiait ces derniers jours à La Tribune qu’il sera difficile de tenir l’objectif de 25 millions de touristes en 2015.

Une situation suceptible de profiter à ceux qui décideront de se rendre en Grèce. Selon le site easy-voyages, 48,7% des touristes Français pensent que les difficultés économiques peuvent permettre faire de bonnes affaires et 38.2% à penser que les prix sur place vont baisser. Marie-Jeanne, 63 ans, qui séjourne régulièrement en Grèce et qui revient d’Héraklion, le confirme : « Les prix sur place sont très intéressants en ce moment. »