REPORTAGERéférendum en Grèce: Comment le scrutin se déroule-t-il à Athènes?

Référendum en Grèce: Comment le scrutin se déroule-t-il à Athènes?

REPORTAGE20 Minutes s'est rendu dans différents bureaux de vote de la capitale grecque...
De notre envoyée spéciale à Athènes (Grèce), Laure Cometti

De notre envoyée spéciale à Athènes (Grèce), Laure Cometti

Les Grecs ont jusqu’à 19 heures dimanche pour s’exprimer pour ou contre les propositions d’austérité de la troïka. Dans la matinée, 20 Minutes s’est rendu dans un bureau de vote situé dans une école de la rue Benaki, dans le quartier athénien d’Exarchia, de gauche.

Toute la journée, des observateurs issus des deux camps sont présents pour veiller au bon déroulement du scrutin. Lazaros, 50 ans, pour « nai » (« oui »), et Despina, 45 ans, pour « oxi » (« non »), s’ignorent cordialement. Pas de tension, mais pas d’entente pour autant.

Faible affluence dans la matinée

Côté participation, « c’est plutôt calme depuis ce matin », constatent Lazaros et Despina. « C’est une affluence normale vu l’heure », selon Kostas qui s’est porté volontaire pour être assesseur. A 14 heures, il avait recensé 165 votants sur son registre, avec George, avocat et assesseur. Les deux amis savent que la journée sera longue jusqu’au dépouillement, qui peut se prolonger tard dans la nuit, mais ils gardent leur bonne humeur et blaguent avec certains électeurs. Comme ce vieillard moustachu qui explique avoir voté « non » car il en a « marre des gangsters », citant Angela Merkel et Christine Lagarde.

Au contraire, une ingénieur affirme que la « Grèce doit apprendre à respecter les règles pour rester dans l’Europe. Cette quinquagénaire, émue de voter dans l’école primaire où elle a étudié petite fille, a voté « oui ». Comme Yorgos, venu en fauteuil roulant, qui dit « oui à la démocratie, oui à la Grèce et oui à l’euro ».

Une jeune femme reste longuement dans l’isoloir. « Je ne suis pas sûre d’avoir pris la bonne décision, j’ai un peu peur », explique-t-elle en sortant du bureau de vote, sans révéler son choix.

Il faudra que le taux de participation atteigne au minimum 40 % pour que le résultat de la consultation soit valide. Personne, ni dans le camp du « oui », ni dans celui du « non », ne doute de la mobilisation. « Ce matin, on a surtout vu des personnes âgées, tandis que les jeunes ont plutôt tendance à venir en fin d’après-midi », détaille Despina.

Non loin du bureau de vote, un camion de police stationne devant l’Université polytechnique nationale d’Athènes, foyer de contestation.

« Camion de police devant l’université polytechnique d'#athenes, haut lieu de contestation #greferendum #greece #grexit pic.twitter.com/ui8QpArnhQ — Laure Cometti (@la_comete) July 5, 2015 »

Quelques problèmes d’organisation

Toutefois, 20 Minutes a constaté que la mécanique n’était pas aussi bien rôdée dans tous les quartiers de la capitale grecque. Ainsi, des dizaines de personnes se sont retrouvées devant les grilles inopinément fermées d’une école primaire dans le quartier d’Ano Patissia, entre 11 heures et 11 heures et demie. Stoïques, inquiets ou en colère, les électeurs, principalement des personnes âgées venues à pied, ne savaient pas vers quel autre bureau se tourner.

« Cette dame, qui veut voter #oxi (#non) ne sait pas dans quel bureau elle doit voter #Greferendum #athens #grexit pic.twitter.com/FlWAV60M89 — Laure Cometti (@la_comete) July 5, 2015 »

S’agissait-il d’une erreur de leur part, ou d’une faiblesse de l’organisation ? Un homme affirme que cette école figure sur la liste officielle publiée par les autorités, tandis que les électeurs plus âgés se sont simplement présentés à cette adresse car il s’agissait de leur bureau de vote lors des élections de janvier dernier. « C’est un scandale, ce système est bon à jeter », hurlait une dame outrée, sous le soleil de plomb. Si la plupart semblaient acquis à la cause du « non », certains indécis ont pu bénéficier d’un sursis avec ce cafouillage.