ETATS-UNISFusillade à Charleston: Crime de haine ou terrorisme domestique, le débat fait rage sur le Web

Fusillade à Charleston: Crime de haine ou terrorisme domestique, le débat fait rage sur le Web

ETATS-UNISNeuf personnes noires ont été abattues par un tireur blanc, dans une église, mercredi…
Philippe Berry

Philippe Berry

Deux poids, deux mesures ? Quand deux frères musulmans ont tué quatre personnes dans une attaque à la bombe, sur le marathon de Boston, les médias et les autorités avaient rapidement parlé de terrorisme. Quand un militant de la suprématie blanche a tué sept membres de la communauté Sikh en pleine prière, le FBI avait ouvert une enquête pour « terrorisme domestique ». Dans dans le cas de la tuerie de Charleston, où neuf personnes ont été abattues dans une église noire par un tireur raciste glorifiant l’Apartheid sur sa page Facebook, la police et les télés américaines évoquent pour l’instant un « crime de haine ». Et Twitter s’indigne.



« Can we call this Charleston Church shooter a terrorist ? Oh wait, forgot he doesn’t match the color coding chart. Carry on. — Amin Elhassan (@AminESPN) June 18, 2015 »

« Est-ce qu’on peut appeler le tireur de Charleston un terroriste ? Oh, attendez, il n’a pas la bonne couleur. »

« What happened in Charleston IS domestic terrorism. Just like lynching before it. Like the Klan is a terrorist organization. Don’t minimize. — Actually Cat Prolly (@sassycrass) June 18, 2015 »

« Ce qui s’est passé à Charleston EST du terrorisme domestique. Comme le lynchage par le passé. Comme le Ku Klux Klan est une organisation terroriste. Ne minimisez pas. »

« Since the mainstream media refuse to call the #CharlestonShooting gunman a terrorist, start using the hashtag #CharlestonTerrorist — Tariq Nasheed (@tariqnasheed) June 18, 2015 »

« Puisque les grands médias refusent d’appeler le tireur un terroriste, utilisez le hashtag #CharlestonTerrorist »

« He was not quiet and soft spoken. He was a hateful, entitled murdering terrorist. There you go. #Charleston — Lucas Neff (@RealLucasNeff) June 18, 2015 »

« Non, il n’était pas calme et ne parlait pas doucement. C’était un meurtrier terroriste haineux. Voilà. »

« Media, please do not find reasons to feel empathy for this killer. He does not have mental issues. Not a loner. He’s a TERRORIST #charleston — Shaina Wiel (@ShaiMW) June 18, 2015 »

« S’il vous plaît, les médias, ne donnez pas des raisons pour ressentir de l’empathie pour ce tueur. Il n’a pas de problèmes mentaux. Ce n’est pas un loup solitaire, c’est un TERRORISTE. »



Une définition floue

Le problème, c’est qu’aucune agence gouvernementale ne s’accorde sur la définition du terme « terrorisme domestique ». Selon le FBI, il s’agit d’un « acte qui cherche à intimider une population civile ou à influencer la politique d’un gouvernement par une destruction massive ou un assassinat, et qui survient sur le territoire américain. » Check, check et check, estime l’éditorialiste Lilly Workneh, sur le Huffington Post. Selon elle, l’action du suspect, Dylann Roof, « correspond à la définition du terrorisme domestique ». Contacté par 20 Minutes, le FBI a promis de clarifier sa classification d’ici vendredi soir.

Une église emblématique

L’église épiscopale méthodiste africaine Emanuel est un lieu emblématique de la lutte pour les droits civiques. Fondée en 1816, il s’agit de l’une des premières églises noires américaines. Elle a été brûlée en 1822 par des White supremacists avant d’être reconstruite quinze ans plus tard puis déclarée illégale pendant la Guerre civile. Martin Luther King y a tenu un discours.

« Il y a un message d’intimidation derrière cette tuerie, qui fait écho au terrorisme contre les institutions noires » des années 1960, estime dans les colonnes du Washington Post Anthea Butler, professeur d’études africaines à l’université de Pennsylvanie. Dylann Roof a peut-être agi seul, mais selon l’enseignante, « il perpétue la haine raciale de la suprématie blanche. » Elle conclut : « Appelons un chat un chat : c’est un terroriste. »