Condamnation à mort de Serge Atlaoui : La justice indonésienne se penche sur son recours ce lundi
JUSTICE•Le Français âgé de 51 ans est condamné à mort pour trafic de drogue. Il avait été retiré de la liste des exécutés au dernier moment le 29 avril dernier…F.P. avec AFP
Ce lundi s’annonce crucial pour Serge Atlaoui. Le Français, incarcéré depuis dix ans en Indonésie, est condamné à mort pour trafic de drogue. Son exécution était initialement prévue le 29 avril, avec huit autres condamnés (deux Australiens, un Brésilien, un Indonésien et quatre Africains) dans le cadre d’affaires distinctes.
Mais le Français a déposé un ultime recours qui lui a permis d’être retiré de la liste au dernier moment. Et c’est ce lundi 8 juin à 10h (heure locale) que la cour administrative de Jakarta se penche sur son cas. Serge Atlaoui, 51 ans, conteste le rejet de sa demande de grâce par le président indonésien, Joko Widodo.
Le Français mise tout sur un expert
Or en avril, en première instance, le tribunal administratif de la capitale indonésienne s’était déclaré incompétent pour examiner le rejet de sa demande de grâce. Le Français mise donc tout, ce lundi, sur un expert indonésien en droit administratif qui devra expliquer pourquoi la cour est compétente, selon la défense, pour examiner cette question.
L’audience a déjà été repoussée à deux reprises. La première fois en raison de l’absence du président de la juridiction. La deuxième fois, mercredi dernier, pour non-présentation de l’expert.
« Nous avons reçu une information selon laquelle cette personne n’est pas prête pour exposer ses arguments », avait déclaré le président de la Cour administrative. Si le témoin n’est toujours pas prêt d’ici au 8 juin, nous devrons en arriver aux conclusions. »
De vives protestations internationales
L’exécution des huit condamnés le 29 avril dernier avait provoqué de vives protestations internationales, tandis que les autorités indonésiennes évoquaient déjà d’autres exécutions à venir. Mais depuis plusieurs semaines, la question d’exécutions prochaines n’est plus du tout abordée.
Serge Atlaoui, soudeur de profession, affirme qu’il n’a fait qu’installer des machines industrielles dans ce qu’il croyait être une usine d’acrylique, et qui abritait en réalité un laboratoire clandestin d’ecstasy. En mai, une source diplomatique française avait expliqué que le « processus légal indonésien suivait son cours normal » et que « cela pourrait prendre encore du temps ».
Joint par 20 Minutes, Richard Sédillot, l’avocat de Serge Atlaoui, n’a pas souhaité commenter l’audience de ce lundi 8 juin. « Nous organiserons vraisemblablement un point de presse dans les prochains jours, a-t-il indiqué, précisant que d’autres recours étaient encore envisageables.