Pakistan: Huit des dix suspects de l'attaque contre Malala auraient été libérés
TERRORISME•Ces talibans, condamnés à la prison à vie en avril, auraient été innocentés…C.C.M
D’après une source officielle au Pakistan, huit des dix Talibans arrêtés pour la tentative d’assassinat de la jeune Malala Yousafzai ont été relâchés. Ils étaient détenus depuis seulement quelques semaines.
Malala, militante pour le droit de l’éducation, avait 14 ans lorsqu’elle avait réchappé par miracle à une tentative d’assassinat. L’attaque, menée en octobre 2012 par des rebelles talibans qui avaient pris d’assaut son bus scolaire, avait fait d’elle une célébrité mondiale, couronnée en 2014 par le prix Nobel de la paix.
Les 10 suspects avaient été arrêtés par l’armée en avril dernier à la suite d’une opération anti-talibans menée conjointement avec la police et les services de renseignement pakistanais.
Un procès secret
D’après une source au sein des services de sécurité locaux interrogée par le Daily Mirror, c’est l’engouement autour de la jeune fille qui a poussé les autorités pakistanaises à mener un procès secret. Face aux accusés, seulement un juge et un procureur, et un « public » uniquement composé de membres des forces armées.
Mais le véritable coup de théâtre est survenu ce vendredi : confirmant les informartions du Daily Mirror, le chef de la police Salim Khan Marwat du district de Swat a indiqué à l’AFP que seuls deux suspects avaient été finalement condamnés, les huit autres ayant été blanchis et libérés « faute de preuves ». Cette déclaration contredit une première annonce des autorités.
Le tireur toujours en fuite
Un responsable militaire à Mingora a toutefois démenti, accusant la police de mensonges et insistant sur le fait que les dix accusés avaient bien tous été condamnés à la prison à vie.
L’homme soupçonné d’avoir tiré sur Malala, qui s’appelle Ataullah Khan selon les autorités, est selon plusieurs responsables locaux en fuite en Afghanistan, aux côtés du chef des talibans pakistanais, le mollah Fazlullah, commanditaire de l’attaque.