JUSTICERecours d'Atlaoui: L'audience, à nouveau reportée, aura lieu le 8 juin

Recours d'Atlaoui: L'audience, à nouveau reportée, aura lieu le 8 juin

JUSTICEL'expert indonésien en droit administratif qui devait expliquer pourquoi la Cour administrative de Jakarta est compétente pour examiner la contestation du rejet de la demande de grâce présidentielle du Français, ne s'est pas présenté...
Bérénice Dubuc

B.D. avec AFP

L'audition d'un expert cité par la défense du Français Serge Atlaoui, condamné à mort pour trafic de drogue en Indonésie, qui devait avoir lieu ce mercredi devant la Cour administrative de Jakarta, a été de nouveau reportée. Elle aura lieu le 8 juin.

L'interview de Sabine Atlaoui est à retrouver ici

Incarcéré depuis dix ans dans ce pays d'Asie du Sud-Est dont la législation antidrogue est l'une des plus sévère au monde, Serge Atlaoui, 51 ans, conteste le rejet de sa demande de grâce par le président indonésien, Joko Widodo. Un expert indonésien en droit administratif devait expliquer ce mercredi pourquoi la cour est compétente, selon la défense, pour examiner cette question, après que le tribunal administratif de la capitale s'est déclaré incompétent en avril, en première instance.

Non présentation de l'expert

L'audience, déjà reportée la semaine dernière en raison de l'absence du président de la juridiction, a cette fois été ajournée pour cause de non présentation de l'expert. «Nous avons reçu une information selon laquelle cette personne n'est pas prête pour exposer ses arguments», a déclaré le président de la Cour administrative, Ujang Abdullah, ajoutant que l'audience était reportée au 8 juin. «Si le témoin n'est toujours pas prêt d'ici au 8 juin, nous devrons en arriver aux conclusions», a mis en garde le magistrat.

Il était initialement prévu que le Français soit exécuté le 29 avril, mais les autorités avaient invoqué cette procédure administrative pour justifier le retrait au dernier moment de Serge Atlaoui de la liste. Le peloton d'exécution avait provoqué de vives protestations internationales, tandis que les autorités indonésiennes évoquaient déjà d'autres exécutions à venir. Cependant, depuis plusieurs semaines, la question d'exécutions prochaines n'est plus du tout abordée.

Lire le portrait de Serge Atlaoui par là

Bruno Philip, journaliste du Monde en poste depuis dix ans en Asie du Sud-Est, a expliqué à France TV Info que les choses pourraient être «retardées, d'autant que le ramadan commence le 18 juin et que la justice tourne ensuite au ralenti». Il ajoute qu'«on parle d'édicter une loi stipulant que tout prisonnier non exécuté au bout de dix ans pourrait être gracié», même s'il prévient: «En Indonésie, on peut avoir des grandes surprises, des revirements sont possibles.»

En mai, une source diplomatique française avait expliqué que le «processus légal indonésien suivait son cours normal» et que «cela pourrait prendre encore du temps».